X-Men: Days of Future Past par Decker21
"Days of Future Past" s'impose facilement comme un des meilleurs volets de la saga "X-Men" et de fait, comme un blockbuster efficace, qui à défaut d'être inoubliable, assure complètement sa mission principale : divertir.
Soyons clair : on est très loin d'un "Dark Knight" ou d'un "Seigneur des Anneaux", mais on dépasse sans problème la majorité des films du genre.
Le scénario fait la part belle à l'action mais n'oublie jamais de distiller un peu de suspense et d'humour, ce qui donne un cocktail sans grande surprise mais revigorant. On ne s'étonnera pas de constater que l'atout majeur du film est l'alternance entre passé et futur, donnant lieu à quelques distorsions amusantes. Bryan Singer, qui signe une réalisation très sobre mais parfaitement maîtrisée, s'amuse visiblement beaucoup à jouer avec les codes de la saga et à tenter de préserver sa cohérence, tout en la secouant suffisament pour ne pas qu'elle prenne la poussière.
Depuis 2000, on mesure bien sûr l'évolution technologique. Les effets spéciaux sont assez impressionnants même si on pourra regretter que l'originalité n'ait pas présidé à leur utilisation : beaucoup d'explosions et de destructions déjà vues des centaines de fois (pauvre Maison Blanche...).
L'envol quasi christique de Magneto/Fassbender, combiné avec la lévitation d'un stade dans le ciel de Washington, est tout de même assez percutant. Sans oublier la meilleure scène (pour moi en tout cas) du film : l'évasion de Magneto du Pentagone, organisée par le nouveau-venu Vif-Argent (Quicksilver), dont le pouvoir est de se déplacer à la vitesse lumière d'un endroit à l'autre.
James McAvoy et Michael Fassbender sont incontestablement les leaders de ce casting assez impressionnant où chaque acteur de la saga est venu faire son petit clin d'oeil. Les deux interprètes confirment toute l'alchimie qu'ils avaient réussi à insuffler à leurs personnages dans "X-Men : le commencement" ("First Class"). Jennifer Lawrence ne démérite pas non plus, tout comme le nouveau venu Peter Dinklage ("Joyeuses funérailles", "Game of Thrones"). Notre Omar Sy national doit malheureusement se contenter d'un rôle express dont je ne suis toujours pas certain d'avoir vraiment saisi le pouvoir... Espérons pour lui que son rôle dans "Jurassic Park IV" sera un peu plus étoffé.
Avec un tel casting, on peut donc regretter que les dialogues ne soient pas toujours à la hauteur. Les longs discours sur la différence, la tolérance et la maîtrise de soi ne sont pas toujours des plus fins, et surtout, font un peu trop doublons avec ce que le spectateur a pu entendre dans les précédents films.
Pas de quoi gâcher le spectacle pour autant, qui reste bien assuré, jusqu'au bout. La séquence post-générique se charge quant à elle de relancer une pièce dans la machine (et dans les distorsions temporelles), laissant entrevoir d'autres épisodes aux multiples possibilités...
La saga n'est pas prête d'avoir fini de muter.