Professeur X : Tuer ne t'apportera pas la paix
Magneto : La paix n'a jamais été une option



Les X-Men ! Au cinéma, s'il y a bien une licence qui s'est révélé culte aux cinéma dans le genre super-héro comme Batman de Burton (et maintenant de Nolan) et Superman de Donner (bon il y a aussi Spiderman de Raimi et les Avengers sont trop récents pour être cultes), ce sont bien les X-Men. Cela dit comme toute licence culte, ils ont eu un "accident" qui a fait qu'ils ont du rebooter la saga. Cela dit, au niveau du reboot ils n'ont pas cherché midi à 14 h et ont décidé de faire un préquel au premier film où on partait aux origines des X-Men avec une équipe très différente du précédent et en explorant l'amitié passé entre Charles "Professeur X" Xavier et Erik "Magneto" Lensherr, déjà utilisée en comics. Le résultat est à la hauteur de nos espérances, impressionnant.



Un film aux frontières du premier X-Men



Le premier X-Men était excellent en terme de film et celui là aussi. J'hésite encore à dire lequel est le meilleur (je n'ai pas encore critiqué le premier film) mais celui-là est excellent. La mise en scène et la réalisation rivalisent d'ingéniosité et de trouvaille. Matthew Vaughn n'a pas cherché à imiter Brian Singer qui avait déjà opéré une excellente réalisation. Le style fait très télévision et film à l'ancienne.


Surtout dans les scènes d'entrainement des mutants


et il y a beaucoup de mise en scène qui complète bien le premier film


La scène d'ouverture en est un parfait exemple. Le film reprenant plan par plan les scènes du premier film


Ce qui est bien est que le film exploite bien le tandem Magneto / Professeur X qui sont à la fois semblables et différents. Charles Xavier ayant vécu les meilleurs aspects de l'humanité et Erik Lensherr les pires aspects. La scène qui m'a marqué le plus est la rupture entre les 2 rythmées par une musique vraiment incroyable. Mais un bon film ne saurait pas sans ses personnages qui sont tous bons à quelques détails prêts.



L'école est ouverte



Au niveau du casting, à l'exception des personnage de Magneto et Xavier, les héros sont surtout composés des membres les moins connus des fans. Ce qui est approprié et prend le contre-pied de la franchise (il y a bien le cas le fauve mais on y reviendra).


Charles Xavier (James McAvoy) est ici un spécialiste de la mutation tout juste jeune et débutant. LE portrait qu'il en est fait est quasiment aux antipodes de ce que l'on connaît de lui... du moins au début. Progressivement, il se mue en leader charismatique; cependant, sa vie et ses expériences montrent une vision bien plus naïve mais compréhensible de la nature humaine. Le couple qu'il forme avec Moira est un peu cliché et précipité mais bon.


Erik "Magneto" Lensherr (Michael Fassebender) est tout à l'opposé de Charles. Juif rescapé des camps de concentration, il est mué par la vengeance et son but est de retrouver le meurtrier de sa mère Shaw. Non seulement on a une version charismatique (mais moins que Ian Mc Kellen) et badass du personnage, mais on a une version muée par la colère et la croyance en ses capacités.


Le film montre ce qu'il y a intéressant entre eux. Les 2 hommes malgré leur parcourt et leur caractère diamétralement opposés s'entendent à merveille et ont une parfaite alchimie, teinté d’amitié et de respect mutuel. Matthiew Vaughn exploite à merveilles le caractère Némésis des 2 hommes alors qu'ici ils sont dans le même camp. Ce qui mettra à mal est surtout leur différence de points de vue et d'idéaux.


Il aurait été facile de se demander pourquoi Xavier n'a pas pu empêcher Erik de tuer Shaw. Mais la réponse est plus qu'évidente, la foi en la bonté qu'il a essayé d'enfuir en lui


Le point culminant vient à la fin où chacun montre que leur amitié a été mis à mal à cause de leur divergence, et que Erik a choisi la voie la plus dure.


Raven / Mystique (Jennifer Lawrence) est très différente de la Raven de X-Men. En effet, dans X-Men elle n'avait pas l'air particulièrement proche de Xavier


On pouvait même traduire que la scène où elle s'introduit dans le manoir dans le un était justifiée par ses talents d'espionne


Là, il s'agit d'une surprise inattendue. Le film montre un aspect attachant du personnage mais que dès le départ, refoule sa vraie nature grâce à ses pouvoirs de morphing. Progressivement, elle qui était proche de Xavier va se rapprocher du Fauve puis de Magneto en décidant de ne pas avoir honte de son apparence. Elle n'est pas très active dans le film (à part le faite qu'elle se déguise) mais elle est un peu la représentation de la mutante qui doit choisir entre sa fidélité envers celui qu'elle considère plus comme un ami et celui qui partage plus ses idéaux. Cela dit, il y a quand même une phrase qu'elle lance qui me laisse songeur :



Maintenant tu es tel que tu dois être !
Mystique au Fauve après transformation



Les autres membres de l'équipe n'ont pas la même importance mais sont quand même développés, malgré leur aspect assez archétypal.


Hank McCoy/Le Fauve (Nicolas Holt) est un jeune scientifique de génie au pied surdimensionné. Complexé par son apparence, il veut trouver un remède qu'il lui permettra d'avoir une apparence humaine normale. Ce qui est étonnant est la vitesse avec lequel il maîtrise ses capacités une fois métamorphosée.


Sean Cassidy / Le Hurleur (Caleb Landry Jones) est,... Ron Wisley avec le cri
Alexander Summers / Havok (Lucas Till) est le le beau gosse destructeur (qui est là pour faire un clin d’œil à Scott Summers / Cyclope) et Armando Muñoz / Darwin (Edi Gathegi) est celui le black qui se sacrifie.


Euh...c'est vrai que c'est un peu fainéant niveau développement. Le fait qu'ils soient tous ados renvoie un peu au début des X-Men et ils sont globalement sympathiques.


Moira McTaggert n'est pas la scientifique des comics, mais plutôt un agent gouvernemental qui enquête sur les agissements du club des damnés. Si au début elle parait active, elle devient plus spectatrice avant d'être de nouveau utile vers la fin.


La menace que représente le club des damnés est vraiment bien géré. Cela dit elle prend des allures d'une confrérie des mauvais mutants au stade de prototype.


Le premier étant Sébastian Shaw (Kevin Bacon) dont son allure de dandy fait plus joker de bonne manière mais bon. C'est un méchant fun. D'un autre coté il a "créé" en quelque sorte Magneto. Il n'est pas aussi charismatique que lui mais il est fun. En même temps il une tête de méchant.


Emma Frost (Juanary Jones) est pratiquement la même que la B.D. Vénéneuse, sexy et insaisissable. Cela dit, le film lui octroie un peu plus de pouvoir et aussi un peu plus de charme et ça c'est cool.


Angel (Zoë Kravitz) est ici une femme fatale avec des ailes de libellule (un peu comme dans le comics). Ancienne strip-teaseuse, elle sera l'alliée avant de se retourner précipitamment, sans doute motiver par ... quoi exactement ? Elle se retourne bien vite je trouve. Elle n'est pas motivée par la peur d'être tuée et juste avant elle faisant genre qu'elle se moquait des remarques. Bizarre


Azael par contre (Jason Flemyng) a du faire frémir quelques fan boy. En effet dans le comic il s'agit du père de Diablo/Nightcrawler et un vrai démon. Là il est juste un Nightcrawler en rouge. Je pense que la volonté était de faire un personnage à la Nightcrawler en méchant. Il faut reconnaître que la séquence d'ouverture de X-Men 2 était tellement bien faite qu'elle a du marquer les esprits des scénaristes afin de créer leur Nightcrawler maléfique. Cela dit, il ne s'agit que d'un sbire, tout comme Riptide (Alex Gonzalez)


Quant aux autres rôles, ils sont exploités comme ils devraient être exploité. Que ce soit le sympathique Olivier Pratt, le mesquin William Stryker (Don Creech) et les 2 caméos que sont Michael Ironside et Hugh Jakman / Wolverine ! Un grand moment de cinéma !



Xavier : Bonjour on aimerait vous parler de ...
Logan : Allez - vous faire mettre !




Un film politique



X-Men est à la base une allégorie de la discrimination et de la ségrégation raciale et les précédents films étaient construits dans ce sens. Ici, même si la discrimination est de mise, Matthiew Vaughn et les scénaristes ont donné un aspect plus politique et un repère temporelle. La date clef de la crise des missiles à Cuba a permis de construire une histoire assez bien trouvée et bien racontée, faisant des X-Men des super agents du gouvernement. Cela dit, comme beaucoup de choses qui ne comprennent pas, les hommes choisissent de riposter au lieu d'essayer de comprendre, un traitement pas si différent de ce que Marvel studio va appliquer dans ses films notamment dans Iron Man et Incredible Hulk. Autre chose qui est bien trouvé, le faite que l'histoire ne fait qu'apprécier les films de Singer. En effet, les origines de Xavier et de Magneto sont racontés avec beaucoup de crédibilité et de force ce qui rend leur personnages futurs encore plus fascinant et nous les fait apprécier autrement. Dans les films de Singer, on se doutait bien qu'ils étaient amis de par leur interaction et respect mutuel, mais on ne pouvait soupçonner qu'une bromance aussi forte. Ce préquel ne démystifie pas mais renforce la mythologie et permet de mieux comprendre les raisons de leur rupture.


Surtout qu'à la fin, aucun d'eux n'est pleinement satisfait du fait que leur divergence les a conduit à leur rupture mais ils préfèrent assumer plutôt que de regretter


Bref, on est bien pris dans leur histoire et de la manière dont tout c'est mis en place


à savoir leur arrivé au manoir Westchester, comment le fauve s'est métamorphosé, comment Cerebro a été conçu, pas par Magneto, le Blackbird.



Très bon préquel



X-Men : First Class est un excellent film de super-héro et bien plus qu'un simple divertissement. Malgré des personnages exploités de manières inégales, le film est suffisamment prenant pour qu'on puisse vraiment l'apprécier et renforce le X-Men de Bryan Singer. Bref, un très bon film à voir et à revoir.


Version fun de la critique ici

Créée

le 25 nov. 2015

Critique lue 459 fois

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Neo Cosmic

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