Un film de super-héros réellement intelligent, on ne voit pas ça tous les jours !
En mettant en scène un premier escadron de X-men, presque quarante ans avant celui que nous connaissions, Matthew Vaughn a joué un coup de maître. Tout simplement parce que cette histoire d'amitié brisée entre Charles Xavier et Erik Lensherr, séparés par leur vécu, les évènements et leurs oppositions idéologiques est vraiment touchante. Et psychologiquement très juste.
Comme le souligne très finement le générique de début, ceux qui vont respectivement devenir le professeur X et Magneto sont en fait les deux facettes d'une même pièce.
Hommes d'action, beaux parleurs, leaders nés, leurs forts caractères ne diffèrent que par leur passé.
Un passé idyllique pour le premier : riche héritier, Charles Xavier est né avec une petite cuiller en argent dans la bouche. Un passé traumatisant pour le second : Erik a vu sa mère se faire assassiner sous ses yeux dans un camp de concentration nazi. D'où une vision du monde radicalement différente, emprunte d'humanisme d'un côté, de colère et de volonté de revanche de l'autre.
Loin du manichéisme inhérent au genre, il est facile de s'identifier à l'un comme à l'autre de ces mutants surdoués, sans les juger.
Tout comme l'on comprend les choix de Mystique ou du Fauve, personnages également très fouillés.
Côté action, les séquences très « James Bond » qui mettent en scène un Magneto délicieusement cruel sont exemplaires. Tout comme l'attaque du complexe de la C.I.A. par l'escadron de Sebastian Shaw, l'impressionnant Azazel (le futur papa de Diablo) en tête.
Des blockbusters comme celui-là, je veux bien en découvrir beaucoup, beaucoup plus souvent !