Un sujet sensible porté par une réalisation tout en finesse et pertinence.
Ici on parle d’un choix difficile, imposé d’emblée à la naissance, être une fille ou un garçon. Ce n’est pas un problème majeur avant 15 ans mais Alex découvre son désir de sexualité à l’adolescence et des questions se posent.
Inés Efron est Alex avec spontanéité et sensibilité, sauvage et blessée. Elle porte le film et dévore l’écran, on l’aime très vite, fille ou garçon.
Les parents ont tout fait pour la protéger mais la rumeur les a rattrapés et l’anormalité s’apparente vite à une monstruosité.C’est le cruauté dans l’ignorance.
Les parents sont exemplaires : Ricardo Darín est le père, aimant mais en retrait, il a trop d’amour pour son enfant, il veut la préserver. Il n’a pas les mots pour lui parler mais surtout pour ne pas la brusquer, ni la braquer.
Valeria Bertuccelli est Suli, une mère si douce et pourtant des questions elle s’en pose, jusqu’à faire venir son vieil ami chirurgien -plasticien de Buenos Aires- qui pourrait permettre à Alex de devenir une fille. Mais Alex le veut-elle vraiment ?
Un fameux chirurgien mais on découvre un père odieux, son fils Ramiro est attiré par Alex, il connait la situation, mais peu importe, il est aussi à l’âge où nos choix sexuels sont troubles. Un soir, le père et le fils vont avoir une conversation bouleversante et on réalise tout le mépris qu’il a pour son propre fils, ça ressemble presque à du dégout. C’est aussi ça la cruauté.
Lucia Puenzo a fait un film magnifique sur l’amour filiale. Celui que l’on gère difficilement plus encore que l’amour en général.
La musique originale souligne parfaitement cette étrange histoire.
Une belle réalisatrice et scénariste, elle aborde des sujets difficiles et particuliers avec rigueur et sans détour. Depuis j’ai vu « Le Médecin de Famille », un film bouleversant et déstabilisant.Toutes nos chroniques sur le Blog Cinévu