Faire se rejoindre deux cultures c'est sûrement le défi que c'était fixé Pollack avec ce Yakuza. Seulement le film oscille entre sérieux et mauvais thriller de série b. Pour la partie nippone le réalisateur a dû faire une sacrée plongée dans le cinéma japonais, car il retranscrit bien l’ambiance que l'on trouve dans ce cinéma là. C'est assez fidèle pour fonctionner, et les amateurs habitués aux films nippons retrouveront bien les codes du genre, même si on n'évite pas certains clichés liés aux yakuzas. Étonnamment les parties les moins crédibles du film sont celles dans lesquelles apparaissent Robert Mitchum, qui semble se foutre royalement de son personnage. Sa façon de jouer est très caricaturale, l'acteur n'a pas la moindre implication, son jeu décrédibilise tout. Et quand il tire sur ses ennemis Pollack à la mauvaise idée d'accentuer les coups de feu avec de gros flashs rouges, ce qui rend le tout encore plus ridicule. On pourrait pourtant penser que Pollack aurait eu plus de facilité avec la partie Américaine de son film, c'est l'inverse qui s'est produit. Le ton du film passe son temps à faire les montagnes russes, il est crédible un instant puis il retombe rapidement dans le risible. L'image et les plans sont beaux, malheureusement le film n'est pas suffisamment bien tenu pour être excellent, ce mauvais contraste du réalisateur rend son film moyen. Si les passages avec Mitchum étaient mieux réalisé le film aurait gagné en crédibilité.