Mai 2015, le nouveau film de Takashi Miike est diffusé en première mondiale à la quinzaine des réalisateurs du festival de Cannes. La salle est bondée afin de découvrir la nouvelle oeuvre du très productif Takashi Miike !
Takashi Miike étant le réalisateur ne reculant devant aucun défi , ni aucun genre cinématographique. Nous pouvons alors nous retrouver face à une boucherie ultra violente ( Ichi The Killer ) ou encore face à un cinéma social glauque ( Visitor Q )
Cette fois ci le réalisateur nous emmène tout droit dans une comédie fantastique burlesque ultra violente. Il ne reculera dans cette oeuvre devant rien. Takashi Miike a bien décidé de dire merde à tous ses détracteurs et s'assumer une fois de plus comme un des réalisateurs les plus inventifs de son époque.
Le synopsis dévoilé nous pouvons alors commencer à nous poser des questions quant à la direction prise par le long métrage. Il s'agit ici d'un chef Yakuza Vampire relayant ses pouvoirs à son plus fidèle yakuza juste avant de mourir. Le Yakuza ayant désormais ces pouvoirs va alors se battre contre une organisation de super vilains composé d'un homme grenouille, un kappa ( comme dans mario kart avec les koopa) et d'autres créatures hors du commun.
A la lecture du scénario , un doute m'a alors traversé l'esprit quant à la possible qualité du film. Ce doute c'était alors renforcé au visionnage de la bande annonce étant tout simplement " What The Fuck".
Et alors que rien n'était gagné pour le nouveau Takashi Miike le miracle se produit !
Dès l'entrée dans la salle l'ambiance est de mise ! Un des acteurs interprétant le rôle du "Chien fou" débarque sur scène et présente le film par le biais d'une chorégraphie d'arts martiaux. Le public l'acclame s'ensuit le lancement du film et là grande surprise Takashi Miike apparait sur l'écran déguisé en Geisha pour nous présenter le film.
Il nous indique ainsi qu'il est resté au pied du mont fuji s'étant reconverti en Geisha et ne pouvant donc pas assister à la séance.
Le ton est alors donné , nous allons assister à une des comédies les plus burlesque qu'il nous ait été proposé depuis des années.
Chaque scène comporte alors son lot de gags tous plus hilares les uns que les autres.
Miike nous dresse alors la caricature du milieu Yakuza. Dès le début on y apprend que le héros ne peut se faire tatouer du fait que sa peau est sensible et qu''il aurait besoin de trop de crème pour cicatriser.
On y apprend également que le sang de Yakuza apporte moins de force aux vampires car c'est du sang sale tandis que le sang de citoyens est beaucoup plus efficace.
Il critique ainsi directement l'institution mafieuse que sont les yakuzas mais également tous les types de mafias existant sur terre.
Le héros du film montant alors une armée de yakuzas vampire combattant les yakuzas normaux. Les yakuzas n'ayant alors plus aucun pouvoir du fait que les citoyens n'existent plus. Ils décident alors de planter et de faire pousser de bons citoyens pour reprendre le dessus sur cette armée de yakuzas vampires.
Il dresse alors le portrait d'une population assujetti à une mafia omniprésente et nous indique la solution étant de se soulever face à cette menace pour alors se libérer et ainsi de passer du stade du citoyen assujetti au citoyen libéré.
Le reste du film s'organise beaucoup plus autour de combats et autres gags burlesques.
Le film étant une grosse production bénéficie cependant d'un tournage rappelant de façon continu le thêatre de l'absurde japonais. On se voit alors souvent rappeler la pratique du théâtre Kabuki empruntant autant au drame qu'à la comédie et n'hésitant pas à user du fantastique.
C'est ainsi qu'une grenouille fera son apparition et sera considéré comme le plus grand des terroristes que le monde est connu.
La totalité du film est orchestré sous le signe de l'absurde. L'absurdité d'une société japonaise n'acceptant pas l'existence d'une mafia au sein de son organisation. Miike rappellera même au cours d'une scène que la police n'est plus effective car les yakuzas sont désormais censés s'occuper des problèmes de la population.
Takashi Miike aborde alors ici une thématique récurrente dans ses longs métrages étant les yakuzas. Cependant à travers chaque oeuvre il observera cette organisation sous divers angle qu'il s'agisse d'un drame ou encore d'une comédie.
Yakuza Apocalypse a un potentiel considérable et pourrait alors s'imposer dans les années avenirs comme un symbole de la pop culture japonaise.