Miike Takashi fait partie de ces cinéastes qui réveillent l’intérêt des cinéphiles à chaque high concept qu’il pond. Quand on parle d’un yakuza vampire, on ne peut qu’être intéressé.
On part donc d’une idée absolument démente où on parle d’un yakuza immortel qui transmet son mal à son second, celui-ci incapable de le garder pour lui qui transforme tout son quartier pour en faire un lieu peuplés de zombies vampires qui se rebellent face aux yakuza… Il faudra vingt-cinq lignes pour résumer Yakuza Apocalypse et c’est dans la digne lignée des films de Miike Takashi. Cependant, comparé à Dead or Alive : Hanzaisha, cet opus est clairement trop bordélique pour être réellement passionnant. En effet, il y a tellement d’idées différentes dans Yakuza Apocalypse qu’aucune n’est réellement travaillée et mérite le temps d’écran qu’elle a, que ce soit l’excellent Yayan Ruhian qui est totalement gâché, les yakuza qui n’y comprennent rien comme Shibukawa Kiyohiko ou Takashima Reiko, le master vampire joué par l’excellent Lily Franky, les tueurs qui portent un cercueil sur le dos ou encore le monstre grenouille. Tout ceci pourrait être fabuleusement jouissif mais est traité avec une telle désinvolture que cela en devient à la limite de l’irritant. Cela devait être hilarant sur le papier, mais cela en devient particulièrement décevant, surtout sur un final où Miike laisse parler sa folie et ses ressorts comiques, qu’on retrouvait dans Yakuza, avec ce duel avorté entre les deux gros badass.
Heureusement qu’il finit sur une image choc et un gros titre de hard rock japonais, auquel cas on pourrait vraiment être en colère après Yakuza Apocalypse, le gâchis d’un golden boy du cinéma japonais.