Maryam est inquiète. Accusée d’avoir tué son mari, la jeune femme joue son destin à la télévision. Ce soir, lors de l’émission « Le plaisir du pardon », elle saura si elle est sauvée ou condamnée.
Téhéran, ville moderne, où la tour panoramique contemple de haut les gratte-ciels alentour. Dans la nuit noire, le trafic est aussi dense qu’en journée. Les routes s’illuminent en même temps que les écrans. Couleurs criardes, néons aveuglants, mobilier kitsch enrobent ce tribunal médiatique. Entre chansons et poèmes, la jeune meurtrière y sera bientôt confrontée à la fille unique du défunt. Seule celle-ci a le droit de pardonner ou non, en choisissant entre la loi du talion et le prix du sang. Pour influer son verdict, tapez 1 ou 2 ! Au nom de Dieu, le show peut commencer…
Cette mort en direct déstabilise le regard occidental, car le film s’inspire – avec exagérations – d’une véritable émission de télévision iranienne aujourd’hui déprogrammée. La téléréalité semble avoir rattrapé la dystopie. La mise en scène jongle entre le plateau accueillant les salamalecs d’un animateur trop propre sur lui face à la gêne grandissante de ses tristes invitées, et les coulisses dans lesquelles s’entremêlent cynisme, avarice et désespoir. On ne découvrira pas le téléspectateur témoin et voyeur, bien à l’abri devant son poste ou dans la salle de cinéma. Hélas, alors que son sujet fort suffisait amplement, le réalisateur scénariste l’alourdit d’une histoire d’enfant mélodramatique et mal menée. L’aspect documentaire et sociologique supposé laisse ainsi place à un soap larmoyant qui perd toute crédibilité.
5.5/10
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