Dur dur après Yaji et Kita de devoir enchaîner avec Yatterman, ce dernier étant particulièrement étrange et cultivant le concept de super-héros à la Japonaise, et autant vous le dire toute de suite ça n'est pas à la portée de tout le monde de pouvoir l'apprécier. Humour nippon déjanté, personnages surjoués, situations inutilement compliquées dans le but de faire croire à un semblant d'imagination, chorégraphies à la Bioman, en somme à moins d'être réceptif au genre la plupart des gens le bouderont.
Yatterman fut d'abord une série à succès de 1977, puis connut un second souffle en 2008, et le succès fut tel que les producteurs décidèrent d'en faire un film. L'histoire raconte les péripéties de deux amoureux, un jeune homme et une jeune fille, appelés les Yatterman, vouant leur existence à combattre des voleurs, les Doronbos, dirigés par la méchante Doronjo, qui veut prendre contrôle du monde. Le pitch est donc tout ce qu'il y a de plus basic, pas prise de tête, et qui plaira surtout aux enfants, même si certains adultes prendront un petit plaisir honteux à regarder ce déluge de bêtise, car il faut le dire, ça ne vole pas haut.
On se demande d'ailleurs ce que Takashi Miike, le réalisateur de Audition et Ichi the Killer, a bien pu venir faire là, probablement choisit pour ses talents, pourtant plus proches de l'ultra-violence que de l'ultra-niait.
D'ailleurs même si le film se laisse suivre on ressent l'ennui de Miike, nous ennuyant nous-mêmes par moment, le film étant incroyablement long pour le genre, car 2h20 c'est long, et encore plus quand on n'est pas fan du genre. On pourra quand même admirer le soin qui a été apporté aux effets spéciaux, plutôt réussis, en particulier durant la scène finale.
Un film sympathique, mais qui ne restera pas dans les mémoires, loin d'être le meilleur du genre.
Mention spéciale pour Kyoko Fukada qui joue le rôle de Doronjo, qui est probablement une des méchantes les plus sexy que l'on ai eu l'occasion de voir, et qui aurait même par moment tendance à éclipser les Yatterman.