Yesterday trouve le bon ton avec ce vibrant hommage aux Beatles. Sur un scénario qui a la bonne idée de parler de l'impact des chansons les plus célèbres, Danny Boyle nous livre ici, sous une autre forme qu’un biopic, une comédie pleine d’originalité et de rythme. Un monde sans Beatles est le point de départ de cette fable romantique, qui voit un jeune musicien s'accaparer le répertoire des quatre garçons dans le vent. Tout ça peut rappeler la comédie "Jean-Philippe" avec Fabrice Lucchini et le regretté Johnny Hallyday. On retrouve quelques excellentes scènes avec Ed Sheeran dans son propre rôle et le scénario est truffé d’idées comiques et de clins d’œil à l’univers des quatre de Liverpool allant des chansons aux dialogues . Le scénario survole quelques bonnes idées : Une chanson sans histoire a t'elle la même répercussion ? Une musique culte dans les années 70 sera t'elle toujours appréciée en 2019? Précisons tout de même que ce film n'est pas une comédie musicale. Il est dommage aussi que la facette psychologique du personnage principal soit gâchée par l'omniprésence de cette histoire sentimentale avec Lily James , qui occupe une place un peu trop encombrante dans le récit . La grande question posée est : faut-il suivre la voie vers le succès ou la voie vers l'amour fou? L'idée du gag récurant , qui évoque les autres manques issus du Black-Out, est assez amusante . Cette tentative de présentation du titre Let it Be à la famille du héros au piano est aussi hilarante. Danny Boyle reproduit comme à l’accoutumée ses effets de style avec ses plan obliques, des titres qui s’intègrent à la narration, murs d’images, des likes et cœurs... Comme souvent, la seconde partie s'avère nettement moins réussie que la première. Il me semble aussi que la profusion de titres de Paul McCartney semble indiquer qu'il est le Beatles préféré de Richard Curtis et Danny Boyle, jusqu’à une certaine scène très touchante dans la seconde partie.