Un sevrage au tabac forcé

C'était sans intérêt. Le pitch me plaisait bien mais je m'attendais à tout autre chose. Finalement, c'est juste une énième histoire d'amour sans originalité et toute convenue depuis le début. J'espérais au moins que Boyle se lâche avec le concept. On a une blague sur les cigarettes (qui n'existent plus) et hop on passe à autre chose. J'ai l'impression qu'il ne va jamais au bout de ses idées et il nous pond donc une comédie romantique qui s'assume à moitié.

Et puis cette histoire de progression du personnage Jack dans le monde de la musique, j'y croyais pas une seule seconde. On passe quasiment 1h à montrer que le personnage galère et en un claquement de doigt, il devient (cité plusieurs fois dans le film) "le plus grand musicien du monde" ou "de l'histoire" & consorts. Bon, passons sur le fait que des musiciens meilleurs que les Beatles, ça a existé, mais je pense que le réalisateur doit avoir une certaine affection pour le groupe, et c'est indiscutable. En tout cas, je ne la ressens pas cette progression. Tous les personnages font ce qu'ils peuvent pour bien t'expliquer que la popularité du gars explose mais on te le montre pas. On pourrait aller un peu plus loin et montrer le déchirement du personnage par rapport à ses propres actions, alors qu'il est en train de devenir ultra populaire grâce à une sorte d'arnaque. Ça vient, mais plus tard, et dans l'ombre de la relation amoureuse toujours.

J'ai quand même été surpris par les deux personnages qui rencontrent Jack. Je m'attendais en fait aux méchants de l'histoire mais pas du tout. C'est peut-être même la plus belle scène du film, assez inattendue. Le monde entier mérite d'écouter les chansons des Beatles. Bon, le mec mystifie toujours les Beatles alors que c'était pas Vivaldi non plus, mais soit.

J'ai bien apprécié aussi certaines scènes drôles étirées à leur maximum, notamment celle où Jack joue du piano pour ses parents. Alors dommage par contre, parce que les parents, on s'en fout un peu en fait. Le papa est juste là pour la blague et la maman, c'est l'acolyte. Pareil pour le pote dont on ne sait pas grand-chose et qui doit sortir un truc drôle de tout le film. Un acolyte de plus. En fait, tout tourne tellement autour de la relation amoureuse que les autres personnages s'effacent presque complètement.

J'attendais quelque chose de tout autre. J'aime être surpris, quand c'est bien. Là, c'est un échec pour Danny Boyle. C'est un film convenu, ordinaire et même pas vraiment divertissant, sans non plus en devenir désagréable. J'ai juste un peu l'impression qu'on m'a arnaqué sur le sujet du film.