Warcraft, où l'une des pires adaptations qu'il m'ait été donné de voir. La critique a pris son temps, parce qu'il fallait que je me remette de ce visionnage et que je ne savais vraisemblablement pas par où commencer tant il y a à dire sur la médiocrité du film.
Si le film commence déjà mal avec une introduction similaire à celle du Seigneur des Anneaux, c'est pire encore quand le film n'arrivera jamais à rattraper la cheville de la trilogie de Jackson. Parce que, peu m'importent les mauvaises langues qui diront que les deux œuvres n'ont rien à voir dans leur genre, c'est ce que le film tente clairement de faire, et il y échoue. Cette introduction n'expliquera finalement pas grand-chose, à la manière du film en fait puisqu'en sortant de la salle, le néophyte n'aura pas compris la moitié de l'histoire et ses enjeux. Et c'est d'ailleurs l'un des points où le film échoue le plus, mais agace encore plus : le fan-service. Parce qu'il tente de faire comprendre son histoire le film quand même, en balançant parfois dix notions relatives au jeu et au monde de Warcraft à la seconde. Je retiendrai surtout ce passage où on nous parle des guerres qui ont lieu un peu partout, sauf qu'on ne connaît pas les civilisations en question. Donc c'est bien beau, mais ça ne m'avance pas plus à comprendre l'histoire.
D'ailleurs ce n'est même pas "beau". Lors de la bande-annonce, "on" criait les louanges des effets spéciaux des orcs. Dans le film, il n'y a que ça. Le monde réel ne ressemble pas à grand-chose si ce n'est un assemblement de maquettes en carton. Il n'y a qu'à voir les environnements et le château : tout est parfait, tout est lisse. Pareil pour les armures qui n'ont apparemment rien vécu puisqu'elles sont parfaitement propres. Mais les effets spéciaux ne sont pas en reste. Sans s'attarder sur certaines incrustations totalement ratées, c'est finalement souvent de mauvais goût comme la magie. Les fans diront que tout ça est dans l'objectif de ressembler aux cinématiques du jeu. Sauf que non, on est dans un film, et que le film ne sait pas sur quel pied danser : des orcs photo-réalistes, et tout le reste en cartoon. Ça ne marche tout simplement pas.
On pourra parler des acteurs aussi. Quelle catastrophe ! Le casting est composé de choix plus que douteux : je pense au sorcier joué par le jeune sans aucun charisme ou encore son maître plus vieux, mais auxquels on ne croit pas une seconde. Là encore d'ailleurs, ça tire son inspiration du Seigneur des Anneaux. Sauf que Christopher Lee, c'était quand même autre chose que Ben Foster. Et puis il y a le roi et sa femme, sans doute les pires de tous. Une reine jouée par une actrice qui semblait visiblement ne pas croire en son rôle elle-même. Et un roi sans charisme ni prestance, et dont on ne ressent jamais le pouvoir. Le problème, c'est que tous les acteurs sont interchangeables. Alors on tentera de défendre comme on peut l'acteur principal, mais c'est malheureusement celui qui est le plus en décalage avec tout le reste : tentant de paraître sérieux, mais plaçant de l'humour Marvel toutes les 10 secondes. Tout ce panel de personnages inconsistants et hétérogènes, moi, j'y crois pas une seconde.
Et tous ces acteurs donnent lieu à des scènes jamais vraiment crédibles. On a un personnage qui pleure la mort de l'autre, alors qu'il ne le connaît que depuis quelques jours et qu'il s'en foutait totalement jusque-là. Ou un autre qui pleure la mort d'un personnage qu'on a vu dix secondes dans le film. Et puis un roi qui fait des discours de guerre auquel on ne peut pas croire puisqu'il ne dégage rien quand il parle.
Passons sur ces scènes, plus important encore, le film ne finit pas. C'est un épisode pilote de série TV comme ce dont Marvel est capable depuis plusieurs années. Du coup, ça finit comme une fin de pilote. Et jamais de souffle épique ne s'en dégagera. Le combat final ne ressemble du coup à rien et ne m'aura jamais rien fait ressentir, surtout parce que les personnages en question ne m'intéressaient finalement pas. À la manière de toute la bataille finale en fait. Quand je vois une telle bataille, je veux avoir des frissons, ressentir la guerre et la hargne chez les personnages. Dans Warcraft, à mon grand désarroi si je puis dire, ça n'arrivera jamais.
On retiendra deux choses de ce film : qu'il a préféré écarter le cinéaste Sam Raimi sans doute plein d'idées, et qu'il sera la grosse tache dans la filmographie de Duncan Jones. 2016 ne semble pas encore être de l'année de la rédemption des adaptations de jeu-vidéo. Qui sait ? Assassin's Creed nous surprendra peut-être.