En développant l’idée de « This art of Mine », que Minnelli réalisa pour les « Ziegfeld Follies », mais en l’étirant sous forme d’un conte moderne de 108 minutes, l’exercice pouvait sembler périlleux. En effet, la présentation de la « princesse » dans un couvent de pacotille avec des robes très rouge minnellien décrivait avec grâce et légèreté la candeur naïve de l’héroïne. Malheureusement l’interminable et pesant numéro de présentation de la tante, marqué par une lourdeur inhabituelle chez le réalisateur faisait craindre le pire. Les quarante premières minutes sont fort convenues malgré une Amérique latine de studio (Pérou ?) plutôt sympathique et la mise en place poussive du plan de l’escroquerie. Mais le film bascule dans le rêve avec une extraordinaire séquence de quatorze minutes, où dans un décor au graphisme surréaliste, Lucille Bremer se montre à la hauteur de Fred Astaire, dans un numéro dansant coloré comme seul Minnelli savait le faire. Lui répondra un autre numéro au sein du carnaval (quatorze minutes également) vers la fin du film, lui aussi de la plus haute Facture. Ce conte de fée où la réalité magnifiée répond au rêve, en offrant d’intenses moments d’émotion et de féérie visuelle dans un technicolor éblouissant, malgré les réserves citées plus haut, est un grand film.

Ronny1
7
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le 27 sept. 2020

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