“Qui sème le vent, récolte la tempête !”

1988, Christopher Cain - le réalisateur de “Quand la rivière devient noire” et “Le Proviseur” - décide de dépoussiérer le Western, tombé peu à peu en désuétude depuis une décennie. Seuls Lawrence Kasdan (“Silverado”), ou encore Clint Eastwood (“Pale Rider”) en 1985 avaient réussi à attirer un public, qui pourtant était à l’époque, bien plus friand de l’entertainment à la Spielberg, que des contrées de l’Ouest sauvage. Il faudra attendre “Danse avec les loups” (1990) de Kevin Costner” et son succès planétaire pour redonner un second souffle au genre. Pour l’heure, Christopher Cain se trouve affublé d’un scénario pour le moins convenu et maintes fois éprouvé, à savoir, la guerre de territoires du comté de Lincoln, avec en filigrane, le légendaire récit - fantasmé depuis des années - de William H. Bonney alias Billy The Kid ! Mais comment faire du neuf avec du vieux ? Qu'à cela ne tienne, le metteur en scène convoque pour l’occasion, la fine fleur du cinéma teenage des eighties - Kiefer Sutherland, Emilio Estevez, Charlie Sheen, Lou Diamond Phillips, Casey Siemaszko, Dermot Mulroney - il ne manquait plus que Tom Cruise et Kevin Bacon - bref, la joyeuse bande - la plus bankable de l’Ouest Hollywoodien - chausse les éperons et les stetsons pour un ravalement stylistique total au grand dam des aficionados hurlant à la profanation des codes sacrés. Au même titre que l’univers vampirique démystifié de “The Lost Boys” (“Génération perdue”) de Joel Schumacher sorti environ un an avant, “Young Guns” entame son lifting par une bande-son aux riffs de guitares électriques anachroniques, qui pose les bases dès le générique du début, la modernité est au rendez-vous. Renouveau ne voulant pas dire irrespect, “Young Guns” est plutôt respectueux par rapport à ses illustres ainés (avis perso), d’ailleurs le grand méchant n’est autre que Jack Palance, le terrifiant Jack Wilson de “L’Homme des vallées perdues”. Boosté par son casting de jeunes loups - mais aussi par quelques prises illégales de peyotl, lors d’une scène mémorable d’hallucinations collectives - le long-métrage, loin d’être avare en gunfights, moments de bravoure et chevauchées fantastiques, déroule son scénario avec la puissance d’une charge de mustang et avec l'irrévérence du néo-western et sa horde de nouveaux sauvages !

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le 27 mai 2020

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