L'eau aussi rare, qu'un scénario.
L'eau se fait rare, elle est convoitée, comme les terres fertiles, en attendant le retour des pluies. Ernest Holm (Michael Shannon) est propriétaire d'une des rares terres encore fertiles, il les protège, avec l'aide de son fils Jerome (Kodi Smith-McPhee). Sa fille, Mary est en conflit avec lui, tout en étant amoureuse de Flem Lever (Nicholas Hoult), qui convoite celle-ci et ses terres. Un conflit s'engage entre Ernest Holm et Flem Lever, pour prendre le contrôle de l'eau.
Une tendance se dessine de plus en plus dans le cinéma hollywoodien, l'absence d'un scénario. Certes, c'est une production internationale, loin des majors US, mais elle reste entre les mains d'un réalisateur américain, doué à la caméra mais pas dans l'écriture. Une double casquette, que l'on retrouve de plus en plus dans les autres productions (comme James Gunn pour les Gardiens de la galaxie).
A partir de là, comment rendre le film intéressant et captivant ? Pas évident et cela va le pénaliser du début à la fin. La trame est classique : la fille aime le mauvais garçon, le père ne veut pas de cette relation, un conflit naît entre eux, qui va au-delà de cette liaison, jusqu'au drame.
Le scénario décousu, finit par devenir assommant. Le film en pâtit et devient de moins en moins passionnant. L'histoire étant finalement banale, malgré un contexte différent.
Le film se découpe en trois chapitres : Ernest Holm, Flem Lever et Jerome. On a trois points de vue différents, mais uniquement masculin, la femme étant reléguée à un rôle de potiche. Un choix intéressant dans son découpage, mais gênant en mettant de côté Elle Fanning, qui n'apporte absolument rien, tout comme sa mère Aimee Mullins. En se focalisant sur son trio masculin, Jake Paltrow décide de faire un film d'hommes. Mais même là, il n'y arrive pas. Tout comme dans le rapport père/fils, malgré un début prometteur, il se perd rapidement dans des facilités, qui laisse perplexe.
Le casting reste son point fort, avec l'affrontement Nicholas Hoult/Kodi Smith-McPhee. On attendait Michael Shannon, mais les deux jeunes prennent le dessus sur ce dernier. Certes, Michael Shannon reste un bon acteur, mais se contente de faire le minimum, sa folie semble disparu, à ce rythme-là, il risque de devenir un acteur quelconque en cédant aux stéréotypes d'hollywood, en affinant son physique, rendant son jeu transparent.
La révélation Kodi Smith-McPhee offre un peu de fraîcheur dans ce film qui en manque cruellement, au sens propre, comme au figuré. Ce n'est pas un débutant, il était déjà émouvant dans « The Road » (2009) et on peut actuellement aussi le voir dans « La planète des singes : l'affrontement ». Il semble un peu simplet au début, avant de faire preuve de maturité, par la force des événements.
Nicholas Hoult surprend avec un rôle plus adulte, bien loin des grosses productions, dans lesquels il se complaît, en traînant sa tête de jeune premier. Il étend son registre et vole la vedette à Michael Shannon, ce qui n'est pas une mince affaire.
Le robot a son importance. Il est la cause du conflit et il sera encore au milieu de ceux qui vont s'ensuivre. Il est aussi, le seul élément futuriste du film, celui qui donne son côté science-fiction.
Une version plus soft que « The Rover », autre film d'anticipation dans un monde désertique et violent. Un cinéma pessimiste, qui est le reflet d'un monde en crise, au futur incertain. Intéressant dans sa démarche, décevant dans la forme et le fond.