A nos corps dépendants
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Voici donc le dernier Makoto Shinkai (5 cm/s, Her and Her Cat, Voices of a distant Star). Auto-didacte, il avait à l'époque impressionné par la qualité des dessins et des histoires touchantes.
Problème : le dernier métrage que j'ai vu de lui, c'était Agartha (2011) que j'avais trouvé certes très beau mais mal rythmé et peu intéressant.
Et c'est vrai que je ne m'étais plus trop occupé de son parcours jusqu'au tonitruant succès de Kimi no Na ha (Your Name, donc) au Japon à sa sortie en août 2016. Avec 190 millions de dollars de recettes (23 milliards de yens), c'est le 4e plus gros succès commercial de tous les temps au pays du soleil levant, derrière Chihiro, Titanic et Frozen). Remarquons au passage que 5 des films du top 10 sont des longs métrages d'animation). Comment ne pas être intrigué par ce succès ? Je n'allais tout de même pas me priver d'un Shinkai juste pour une fausse note, tout de même !
Mais parlons un peu de l'histoire. Si vous avez vu comme moi, coup sur coup, les Dissociés, Legion puis Your Name, le thème de l'échange de corps n'aura plus de secrets pour vous ! D'ailleurs, Wikipedia recense pas moins de 45 films (sans compter les séries, les livres,...) faisant intervenir ce procédé !
Taki et Mitsuha échangent donc leur corps et doivent faire avec cette nouvelle vie. Petite originalité dans le procédé : chaque jour, ils échangent à nouveau. Ils finissent par communiquer via leur journaux intimes de leurs téléphones pour s'organiser. Cette nouvelle vie va devenir une routine pendant la première moitié du film.
Et il faut reconnaître que Makoto Shinkai, pour rester positif, continue dans les thèmes qui lui sont chers : un couple d'adolescents qui communiquent malgré la distance qui les sépare. On a déjà vu ça dans Voices of a Distant Star. Mais ça reste efficace, d'autant plus que la 2è moitié invoque un procédé que moi j'adore mais qui a suscité des interrogations de ma part. Mais impossible d'en parler sans spoiler.
Quand Taki se rend compte que Mitsuha vit 3 ans dans le passé, il commence à chercher à la sauver malgré, ajout sans explications claires à part pour justifier le titre, une mémoire qui leur fait lentement défaut mais juste concernant le nom de leur amour.
Résultat, je comprends mieux pourquoi ils ne se sont pas appelés au téléphone dès le début, c'était une chose qui m'exaspérait mais qui était malheureusement scénaristiquement impossible.
Et c'est un peu dommage.
Et toute cette histoire de sauvetage fait passer le film dans un tout autre genre, de la romance fantastique à un film catastrophe. Le problème est la scène au bord du cratère quand les 2 amoureux se retrouvent spatialement (mais donc pas temporellement) où l'on sent le père Makoto tiraillé entre l'urgence de la météorite qui tombe et la volonté de faire un moment romantique.
Malgré tout, l'important est là : les personnages sont très attachants, très émouvants et j'ai tellement eu envie que tout se finisse bien pour eux. Je les ai encouragés intérieurement pendant tout le film. Même le léger côté "obsédé" de Taki fait partie de la nature humaine (ce ne sont pas les scénaristes de Legion et encore moins des Dissociés qui diront le contraire !). Toutes les situations rencontrées et les problèmes posés par leur situation dans la première partie permettent de bâtir ce socle les liant au spectateur. Et c'est très utile pour la 2è partie où ce lien sera exacerbé.
Bien sûr, techniquement, le film est encore une prouesse et tous les décors fixes sont d'une beauté hallucinante. Comme d'habitude, je dirais.
Fun fact : le "tic" de réalisation de ce film est de filmer des portes coulissantes qui s'ouvrent et se ferment au ras du sol et de face. Si quelqu'un a compris la portée symbolique de ces plans, je suis preneur d'une explication !
Et bien sûr, mention spéciale à ma scène préférée, dans le local technique avec la discrète présence d'une PlayStation, d'une Saturn, une GameCube, une Famicom, une manette Dreamcast, une Super Famicom. #Gamer
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Créée
le 7 avr. 2017
Critique lue 470 fois
10 j'aime
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