J’avais complètement raté la sortie de Your name. au cinéma, par méfiance envers ce film que tous encensait. Et cette année je suis allée voir Les Enfants du Temps et j’ai été déçue. J’ai donc abordé ce film avec une circonspection qui s’est rapidement envolée. Déjà le film est très beau. Les décors et la lumière sont magnifiques, tout est bien équilibré, et le rythme global du film est excellent. Je n’accroche pas trop aux envolées lyrique de pop japonaise, mais bon ça passe ici. Et merci, oui merci, aux bandes-annonces qui ne dévoilent pas tout et permettent d’être encore surprise et enchantée tout au long du film.


Ce que j’ai vraiment apprécié c’est l’originalité de l’intrigue mais aussi le mélange habile des genres. Your name. navigue entre la comédie (l’échange de corps), à la romance adolescente, à la science-fiction et même au suspens, le tout tenté de mysticisme et de poésie. ça fait beaucoup, et c’est là le génie de Makoto Shinkai : tout ces genres, ainsi que l’imbrication de l’intrigue principale et des sous-intrigues sont magistralement orchestrés. Je rejoins d’autres critiques sur la dernière partie, un peu plus poussive — on sent qu’il faut forcer l’allure pour conclure dan les temps, ce qui nuit à l’ambiance poétique et mélancolique du film. Mais en dehors de ça, le film est d’une grande richesse, et je comprends pourquoi tant de monde s’est enthousiasmé. Shinkai n’est pas l’égal de Miyazaki, mais comme lui il arrive à mêler grande spectacle, introspection et émerveillement.


Shinkai livre aussi avec ce film une double vision du Japon : d’un côté un Japon rural et encore très traditionnel, adepte d’un mode de vie plus lent et proche de la nature et de l’autre un Japon urbain et moderne, productiviste et solitaire. Mais la beauté de Your name. réside dans une forme de bienveillance envers les deux modes de vies, chacun rêvant à la vie de l’autre, et les deux réunis autour d’un rappel du traumatisme de la bombe. Your name. est donc un film complexe mais accessible, et qui continue à prouver que Miyazaki n’est pas le seul réalisateur et conteur que compte le Japon.

AlicePerron1
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le 6 juin 2020

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Alice Perron

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