Youth m'a paru plus réussi et surtout plus chaleureux que la Grande Bellezza le précédent film de Sorrentino.
On y retrouve cet art de la mise en scène extrêmement travaillé, chaque scène étant l'occasion pour le réalisateur italien de mettre en évidence son sens du cadre, de la lumière ou du son. Mais ce formalisme n'écrase pas pour autant le film car on trouve dans Youth de beaux personnages et un humour distillé notamment par le flegme de ses deux magnifiques octogénaires. Michael Caine en mélomane autocentré et Harvey Keitel en cinéaste qui ne veut pas raccrocher sont tous les deux excellents.
Dans un autre registre, Paul Dano en observateur de cette faune de vieillards, crachotant, toussant, boitant et Rachel Weiz dont on imagine pas un seul instant qu'elle ne puisse pas "être bonne au pieu" mais qui a bien d'autres arguments à faire valoir, complètent un beau carré de personnages.
Mais voilà, ce film de metteur en scène pêche par l'absence d'un réel scénario, le récit se réduisant à la chronique du quotidien des clients de l'hôtel (Massages, balades, bains chauds et soirées chantantes). Et le film d'accuser une nette baisse de rythme au trois quarts. L'entrée ébouriffante de Jeanne Fonda n'y changeant rien. Pas plus qu'une énigmatique apparition de Paul Dano en Hitler vieillissant dont je n'ai pas vraiment compris la signification.
La scène finale en revanche, émotionnellement réussie, nous laisse sur une belle impression.
Mise en scène/réalisation : 9/10
Personnages/interprétation : 8/10
Histoire/scénario : 5/10
7/10