Un film aussi fort avec une portée politique aussi importante ne pouvait recevoir qu'une montagne de prix et c'est évidemment le cas.
Costa-Gavras a fait fort car il m'a un peu perdu pendant la première demi-heure, puis au fil du film le puzzle est recomposé morceau par morceau et c'est très palpitant.
C'est toujours très bien filmé avec des plans rarement vus ailleurs. Je pense notamment à la caméra qui glisse sur une longue table arrondie vers le personnage filmé ou encore aux nombreuses scènes de lynchage qui touchent presque au documentaire tant c'est cru et dérangeant. Trintignant débarque tardivement et prend une place majeure dans le film qui lui va comme un gant, il est imperturbable ou presque et parfait dans ce rôle. Mention spéciale évidemment à Charles Denner que j'aime toujours autant voir dans un film, avec une scène d'action mémorable qui a dû être compliquée à tourner. Ça fait beaucoup de bien de voir un film avec une vision derrière : la façon dont les journalistes sont représentés, les foules de manifestants, les armées de flics, c'est super bien filmé et on croit à ce monde-là. La fin est glaçante et c'est parfait, c'est exactement ce qu'il fallait faire.
C'est pas pour rien que ce film est considéré comme un chef-d’œuvre, parce que c'est juste excellent.