Je vais pas mentir, j’ai mis des années à voir ce film intégralement. Déjà parce que le nom m’évoquait quelque chose de tellement grandiose que je m’attendais à voir un chef d’oeuvre. Du coup j’ai regardé le dvd (la boite en fait) pendant des années en cherchant le moment idéal. Bon, j’ai très vite déchanté, pendant les premières minutes, avec l’AG et les hippies sortis du fond d’un autre temps qui, à vrai dire, n’ont pas trop réveillé mon âme de rebelle. Donc j’ai pensé me trouver face à une critique de la société de consommation, destructrice, incarnée par un jeune révolté désabusé et j’ai encore une fois abandonné à ce moment là.
Finalement j’ai bien fait de persister, même si j’ai pas spécialement accroché à la partouze géante à moitié fantasmée, ni à la course-poursuite en avion, ni à … Ok à mon sens le chef-d’oeuvre réside dans les 10 dernières minutes qui se suffisent à elles seules pour raconter toute l’idéologie d’une génération, ses rêves, ses espoirs, sa soif de liberté et cette force de penser que tout est possible et que l’amour réside dans tout ce qui est vivant.
Bref, si la scène de l’explosion est magistrale et contemplative (que j’ai vécu comme un hymne à une joyeuse anarchie anti-consumériste), c’est de la toute dernière séquence dont je me souviendrais comme d’une merveille du cinéma, qui fait suite brutalement et sans transition au grandiose morceau de Pink Floyd. C’est donc dans un plan final sublime, aux couleurs sixties et d’une douceur vespérale qui transpire la chaleur de l’été, que l’on voit la Daria rêver et s’en aller. C’est magnifique, mais juste à la fin.