Comment apporter son avis sur la Zack Snyder’s Justice League ? Comment dénouer le film et ce qui l’entoure ? Le deuil d’un homme ? Les contraintes de production ? Les comportements douteux sur un tournage ? Les choix de changement de tonalité ? La volonté de copier un concurrent ? De perdre son identité ? Comment les producteurs ont souhaité forcer les choses ? Comment ils ont évincé l’architecte de l’univers ? Comment ils ont manqué de respect envers toute une communauté de fans ? Pourquoi poser autant de contraintes quand tu sais que le rendu final sera décevant ? Pourquoi renier des succès commerciaux évidents ? Comment peut-on prendre autant de mauvaises décisions et toujours être à la barre ? Pourquoi considérer les fans comme de simples consommateurs et pigeons, vaches à lait ou tout autre animal ? Comment se saborder ? Comment renier des années de vécu de ses propres personnages et in fine, massacrer l’une des plus belles idées du cinéma de divertissement moderne ? Pourquoi priver les fans d’une telle réunion ? Pourquoi SE et NOUS priver de poser un marqueur temporel unique ? Il y aurait eu un avant et un après Justice League. J’y crois encore aujourd’hui, même si Endgame a tout pété et que le retard avec Marvel paraît bien difficile à rattraper malgré les impasses prises par Disney + et des nouveaux modes de consommation.
Bordel c’est le bordel et c’est si frustrant d’avoir attendu si longtemps pour enfin avoir le droit de voir la vision de Zack Snyder. Vision tronquée certes, mais bien plus fidèle à ses plans que l’ignoble créature de Frankenstein sorti par Whedon & co. Je serai à jamais en colère contre ces costumes mal taillés qui prennent des décisions scandaleuses, moi le fan de cet univers qui ne souhaite qu’une chose : vivre des expériences de cinéma puissantes avec mes héros favoris. Reboot, suites, prequel, sequel en veux-tu en voilà, j’en ai marre. A l’heure où Hollywood poursuit une métamorphose déchirante je perds peu à peu espoir de revoir un jour une anthologie de film aussi magnifique et puissante qu’est le Seigneur des Anneaux. Et qu’on se le dise, Snyder avait cette idée de 5 films qui aurait tout massacrée dans son passage, et je reste convaincu que des années après, ses réfractaires seraient ravis de se replonger dedans, faute d’autre chose. Faute de mieux. Faute de goût. Peu adepte de la théorie du complot, il apparaît néanmoins évident que bon nombre de personnes souhaitaient tuer cette idée dans l’œuf, et évincer Snyder lui-même. Pour quoi faire au final ? Gagner plus de sous à des fins personnelles, c’est le plus plausible. Ou se mettre sur le devant de la scène ? Ce qui a été fort tristement le cas via diverses scandales et révélations affligeantes éloignant l’objectif primaire qui est de divertir les fans avec ce qu’il se passe devant la caméra, et pas derrière.2
Quel cas unique pour le cinéma !
Si on peut blâmer en majorité les grandes pontes de Warner et DC, il n’est pas non plus à oublier à quel point il faut se révolter contre le grand public, et par extension, notre société elle-même. Alors bien sûr, ce sont les fans qui ont sauvé la vision de Snyder et j’en suis particulièrement heureux et abasourdi après des années à entendre que cette cut était utopique et irréelle. Merci Zack d’avoir entretenu notre flamme, et de ne jamais avoir cessé de croire que la vision d’un créateur est toujours plus forte que le choix du pognon. L’argent ça va ça vient. C’est volatile. Pas l’amour des fans. Je suis révolté, et je l’étais déjà au moment de la sortie de BvS. Ces critiques scandaleuses et étroites d’esprit qui ne peuvent s’empêcher de dire que c’est nul parce que c’est pas Marvel. De dire que c’est nul parce que quelqu’un dans des collants et avec une cape doit nécessairement rigoler de lui-même. Se moquer. A l’image de la société donc, de toutes ces personnes haineuses qui utilisent internet pour cracher sur les autres et être médisantes. Et derrière d’être prude et dans la bien-pensance parce que c’est les années 2000 et le progressisme à outrance est la dernière étape… avant l’enfer.
DC c’est un marasme, et trop souvent une déception. Une marque iconique, mais terriblement frustrante pour les fans dont je fais partie. Les ratages au cinéma sont trop nombreux pour les lister. Fort heureusement quelques films sont brillants. Et j’estime que Man of Steel est dans le panthéon des meilleurs films de super-héros, que Batman v Superman est excellent, et que Henry Cavill EST superman et le sera toujours.
Justice League c’est la réunion des super-héros de mon enfance, que j’aime grâce à l’immense Bruce Timm. Lui-même qui a ancré dans mon esprit, et à jamais, le plaisir de contempler ces Dieux vivant parmi nous. Grâce à cette nouvelle lecture, made in Zack Snyder, on retrouve ce ton si puissant, si graphique, iconique, qui sied parfaitement à ce qui nous est présenté. C’est ma vision et mon ressenti. Un super-héros relève du divin, de l’extraordinaire et c’est comme ça que j’aime les voir à l’écran. Torturés. Dans le doute. Dans l’amour et la reconnaissance des gens. La haine souvent. Mais cette impression qu’il existe ce côté spécial dans la Vie. Superman est un dieu. J’aime le voir dépeint comme tel. Une figure messianique, cohérente avec Man of Steel et la présentation de ce super-être que j’aime tellement, campé par un Henry Cavill magnifique.
Alors ? La Zack Snyder’s Justice League est-elle un meilleur film que celui de Whedon ?
Oui en tous points.
Quel plaisir de reprendre à la fin de BvS. De voir que tous les éléments sont liés et ont des répercussions par la suite. C’est ça la vraie cohérence scénaristique et artistique. Une vision globale, que j’ai envie de suivre. Du grandiose du début à la fin. Des effets spéciaux réussis. Une bande originale meilleure avec un vrai thème pour la team. Les scènes d’action sont époustouflantes. Et le délire dure 4 heures ! Hyper bien rythmé, on ne voit pas le temps passer. On enchaîne les plans stylés, Snyder distribue les caviars comme un joueur de football créatif et décisif sur le terrain. Il m’a fait hérissé le poil. Rigoler, ce qui est rare. J’ai été en plein kiff. Et ce genre de sentiment n’a pas de prix tant je suis devenu lassé par les productions de ces dernières années. Des vraies émotions et une implication surprenante quand on a ce sentiment tellement étrange de voir le même film et pas le même film à la fois.
Comment peut-on avoir empêché cette idée de naître ?
Halte à la haine et à la critique facile. Aux personnes qui trouvent que le Flash a une démarche anormale pour justifier des failles dans le film. A l’acting d’Ezra Miller qui passe pourtant bien. Arrêtons de crier aux ralentis comme si Snyder ne faisait que ça, c’est faux. Comme si le réalisateur ne savait pas développer ses histoires, ce qui par cette version est le parfait argument contraire.
En définitive est-ce que c’est la preuve que le cut d’un réalisateur prime ? Laisser une totale autonomie ? A nuancer bien sûr car il ne faut pas être si radical, mais que tu embauches le gars qui a fait déjà plusieurs gros succès, et que tu valides ses plans, laisse-le aller au bout de ses idées. Parce que là c’est une mine d’or. La poursuite du succès. Un cadeau pour les fans. Une embellie dans un contexte sanitaire qui fait appel à nos plus beaux rêves. J’ai adoré et je lui pardonne volontiers les quelques séquences qui pourraient être de trop, ou quelques plans respirant un peu trop le fond vert.
Réveillez-vous ! Il est temps d’être exigeant envers vous-même et envers l’industrie du cinéma de divertissement. Arrêtons de niveler par le bas, et aspirons à la grandeur des propositions. Soutenons le cinéma de personnes visionnaires, aux idées innovantes et satisfaisantes pour quiconque veut du grand spectacle. Justice League par Zack Snyder est une merveille. Une de plus je suis tenté d’écrire.
A quand la suite ?
9/10
'#RestoreTheSnyderverse