#ReleaseTheGeorgeMillerJusticeLeague

L'arrivée tant attendue du fameux ZACK SNYDER'S JUSTICE LEAGUE aura permis de relancer l'éternel débat sur la table : Zack SNYDER, grand cinéaste d'auteur ou gros bourrin prétentieux ?

D'abord, difficile de remettre en cause son statut d'auteur pour une chose très simple : Quand on voit un film de Zack SNYDER, on sait à quoi s'attendre et les attentes sont rarement déçues/comblées d'un côté, comme de l'autre. De plus, il est assez facile de deviner que le monsieur est derrière la barre quand on voit la façon dont il traite ses films.

Mais bon, évaluer la qualité de ses films sur ce simple postulat paraît franchement léger, voir disproportionné. Car on pourrait exactement dire la même chose du cinéma de Michael BAY malgré la nullité cosmique de certains de ses films (bien qu'on puisse prendre du plaisir à voir ses films, perso son 6 UNDERGROUND m'aura permis de vivre un trip aussi con et régressif qui parvient encore à impressionner)

Et pour le coup (et vous vous en douterez, vu ma note), j'aurais beaucoup de mal à défendre Zack SNYDER sur sa forme. Car son JUSTICE LEAGUE estampillé 100% SNYDER (vraiment ?) ne fait que mettre en évidence les énormes lacunes de son précédent film, je veux bien entendu parler de cette énorme baudruche qu'était BATMAN V SUPERMAN.

Deux fois plus long, trois fois plus d'explication et d'exposition, et pourtant des personnages de moins en moins développés, et pourtant SNYDER, au lieu d'épaissir ses personnages ou de recentrer ses enjeux, profitera d'une extension de budget alloué par la WARNER pour rallonger un épilogue déjà interminable et désincarné afin de teaser de potentielles suites qui ne verront jamais le jour : Cette critique pourrait être un véritable copié/collé de celle sur BATMAN V SUPERMAN, ce dernier souffrant déjà d'être un opus intermédiaire, se reposant sur ce qui a déjà été présenté sur les films précédents (dont les films solo WONDER WOMAN et AQUAMAN) et teasant vulgairement la suite...

... Une suite qui n'est pourtant pas confirmée selon les studios WARNER eux mêmes ! Et c'est là que le bât blesse douloureusement. Car toutes les belles promesses faites dans BATMAN V SUPERMAN sont une fois de plus repoussées dans une potentielle suite qui ne viendra sans doute jamais (ou pas hein, on commence à connaître WARNER pour ses rétropédalages d'anthologie)

En attendant, on se retrouve avec 4 heures de films terriblement déséquilibrées, galérant à raconter la constitution de la Justice League, à raconter les arc narratifs des nouveaux personnages introduits (Cyborg s'en sort mieux que Flash, relégué au comique de service. Son arc étant bazardé en deux-trois scènes), à présenter l'arc du Dark Superman, et surtout la trame principale, aussi éculée et grossière après plus d'une décennie de films de super héros qui se retrouvent à toujours présenter les mêmes enjeux : Récupérer de vulgaires MacGuffin idiots ou sinon la planète explose !

Aussi grossier dans sa tenue visuelle que dans sa narration (outre les quelques plans ralentis aussi ostentatoires que creux, on se retrouvent à alterner des décors tristement cheaps et des fonds numériques bavant une lumière dégueulasse), la musique de Junkie XL achève complètement ce gros soufflé trop gras et sucré, reprenant chaque thème sans la moindre imagination ni nuance (j'en peux plus du thème de Wonder Woman sérieux ! Il nous la balance dès que cette dernière tente une action, qu'elle soit réussi ou pas), nous assommant de choeurs féminins éthérés dès qu'on est chez les Amazones !

Alors je sais bien que ma critique ne fera que prêcher des convaincus (et les fans bouderont ma critique, évidemment). Pourtant, en voyant ce long film de 4 heures, je ne me suis pas non plus spécialement ennuyé, je sentais au fond de moi que j'avais envie d'aimer ce film. Le problème est que tous les défauts que j'ai relevé tout du long sont pour moi de grossières erreurs que pourraient commettre n'importe quel blockbuster.

Il en va de même pour l'expérience personnelle qui le lie à ce film : Je parle bien sûr de la perte de sa fille. Mais je trouve finalement que le traitement opéré rend la thématique plus malsaine qu'autre chose vu que les protagonistes se contentent de jouer les fossoyeurs avec le cadavre de Superman (comme le père de Cyborg s'amuse à jouer le Docteur Frankenstein sur le corps mutilé de son fils). On se retrouve avec une étrange conclusion bien éloignée du deuil que SNYDER est censé opérer avec ce film, vu qu'il se résout avec le retour de Superman sans le moindre conflit émotionnel (par exemple avec Lois LANE : Sont état psychologique doit certainement être à remettre en question après que cette dernière se retrouve à enlacer l'être aimé qu'elle était pourtant censée avoir perdu)

Pour moi, aimer ZACK SNYDER'S JUSTICE LEAGUE ou pas, ça n'est pas forcément une question d'être "pro" ou "anti" SNYDER, car quand bien même ce dernier réalisait vos rêves de gosses les plus fous en montrant vos super héros d'enfance se castagner. Il y a toute une façon de faire et pour moi, celle ci est sans doute la pire. D'une indigence pas croyable en terme de récit, ce ZACK'S SNYDER JUSTICE LEAGUE ne fait que me faire regretter avec d'avantage d'amertume celle de George MILLER qu'il préparait en 2007 avant que la grève des scénaristes (et autres joyeuses galères) entérine le projet...

La critique FILM/20 du film ZACK SNYDER'S JUSTICE LEAGUE, c'est ici !