Pour une fois, on ne peut pas dire que le cinéma français n'ait pas pris de risques ou joué la carte du dépaysement. Bourlem Guerdjou exploite avec un certain talent ses beaux décors naturels, offrant un regard différent sur le Maroc : sauvage, majestueux... Malgré un budget que l'on ne devine pas illimité, le spectacle est un minimum au rendez-vous. Du moins parlé-je visuellement. Car niveau plaisir et intensité, le compte n'y est pas franchement.
Sorte de course-poursuite à travers le désert entre le père de l'héroïne et son tuteur autoproclamé, le scénario ne propose vraiment rien d'original, que ce soit à travers un scénario très plat et devenant rapidement répétitif que des personnages pas assez creusés pour les rendre vraiment attachants. Dommage, celui interprété par Simon Abkarian avait un certain potentiel car légèrement ambigu, tout comme celui de Sami Bouajila, d'ailleurs, dont la relation père-fille m'a presque laissé de marbre (les non-dits comme moyen presque unique de faire évoluer la situation, je suis vraiment dubitatif).
Reste cette course de chevaux finale, pour le coup assez intense et bien filmée, malgré un dénouement fort peu crédible
(OK, donc tous les barbus intégristes avaient craché sur la mère de l'héroïne lorsque celle-ci avait gagné en participant illégalement, mais là ils acclament passionnément Zaïna ? Sérieux?),
ayant au moins le mérite de provoquer une certaine émotion qui avait tant manquée jusque-là... Bref, une louable tentative de « cinéma d'aventures et d'auteur » made in France, dont le récit est malheureusement loin d'être à la hauteur des ambitions. Ah, j'oubliais : Aziza Nadir a depuis totalement disparu des radars : normal, elle est transparente.