Les joues rougies par les larmes et le froid sec de l'Est, Zaneta survit, tous les jours. Pour sa fille, mais aussi pour conserver sa dignité. Cherchant un travail dans une République Tchèque ouvertement raciste, la jeune Rom ne sait plus comment s'en sortir.
On connait le refrain, les inégalités se creusent, tandis que les élites deviennent encore plus riches et les pauvres encore plus malheureux. Dans un quartier désaffecté où la fumée des usines brouille un paysage sans vie, Zaneta souffre. Constamment en plan fixe quand elle est en entretien (chez le docteur, au service d'allocations), cette jeune femme ne peut échapper à un cadre qui semble lui faire son procès. Comme si elle méritait cette descente aux enfers.
Petr Vaclav filme le quotidien d'une population laissée à l'abandon avec justesse et sincérité. Avec peu de moyens mais de fermes intentions artistiques, il pose un regard pessimiste sur l'impasse dans laquelle cette communauté se trouve, tout en optant pour une visée contemplative. Un peu lent à se conclure toutefois, cette œuvre souffre de transitions trop longues, comme celles où l'héroïne alterne entre son appartement, celui de son père et le foyer.
Avec des notes fortement documentaires, Zaneta montre une situation politique désastreuse. La République Tchèque, pays en pleine construction, est confrontée à une transition difficile. C'est ce que met en avant le réalisateur de Marian dans ce film non dénué d'espoir. Partout où elle vit, Zaneta s'obstine à faire le ménage malgré l'insalubrité de ses logements. Symbole que jamais elle ne baissera les bras.
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