Un dessin animé haut en couleurs sans aucun artifice qui nous plonge dans un voyage initiatique bien plaisant. Zarafa, sans aucune prétention, vient compenser un manque qu'on trouve dans la plupart des animations d'aujourd'hui : l'art de raconter une histoire.
On suit avec intérêt le périple de Maki et de sa girafe, conté sous forme de retours en arrière par un vieillard assis sous un baobab. Même si le long métrage manque parfois de rythme, on vit aux côtés de ce petit garçon et on l'accompagne volontiers dans sa quête.
Zarafa, c'est aussi une prouesse visuelle : on se délecte de tous ces paysages fabuleux, du désert saharien au Paris du XIXè, en passant par Alexandrie et les Alpes enneigées. On a les yeux écarquillés, sans lunettes 3D, et c'est franchement plaisant.
Rémi Bezançon et Jean-Christophe Lie n'hésitent pas non plus à varier leurs dessins à bon escient : d'un côté ils caricaturent sans retenue les traits physiques du roi Charles X et de sa Cour qui l'entoure et d'un autre côté ils parviennent presque à rendre la girafe humaine.
En revanche, dans l'idée véhiculée, le film conviendra uniquement aux plus petits : pas de seconde lecture possible, les adultes se contenteront de quelques clins d'oeil bien sentis (je garde en tête la place Bellecour métamorphosée).
L'histoire, pourtant riche historiquement et géographiquement, est racontée avec une certaine naïveté et simplicité. Elle n'évite pas non plus les clichés mais suffira amplement à faire passer le message à nos petits marmots, malgré l'idéologie violente initialement abordée (esclavagisme, commerces douteux, ect...). D'ailleurs, les deux réalisateurs n'hésitent pas à user de coups de feu et de violence pour marquer un minimum les esprits (sinon on sombrerait dans le monde des Bisounours).
Un thème subversif rendu quasiment inoffensif et une satire trop peu poussée seront donc les seuls points négatifs d'un dessin animé globalement très réussi.
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