Un bel OVNI qui mêle essais filmiques (accélérés, ralentis, plongées et contreplongées, lumières, cuts faits volontairement au hachoir...) et poésie enfantine (les courses-poursuites hilarantes, les répliques bon-enfant, et l'adorable petite Zazie qui en fait voir de toutes les couleurs aux adultes). Sans oublier les passages complètement fous : l'oncle qui se balance au-dessus du vide tout en haut de la Tour Eiffel (quel vertige on attrape !), ou la demi-voiture filant à toute vitesse (et surtout, dans tous les sens imaginables) à travers les bouchons de Paris avec à son bord la nymphomane, la petite fille au langage (très) fleuri, et l'indécrottable policier sifflotant à tout-va... Une pur magie visuelle, qui a tendance à s'éparpiller vers la fin (ce qui est volontaire, mais la fête où l'on voit les filles dévorer un homme, les soldats devenir immenses grâce au jeu du fond filmé, et la nourriture qui vole en tout sens sans trop savoir pourquoi ni comment... On a beaucoup de mal à adhérer). La petite Zazie est le vrai coup de cœur avec son langage qui ne mâche pas ses mots. Que ce franc-parler peut manquer aux adultes. Que cette folie pure manque au cinéma français depuis cette Nouvelle Vague étonnante. Décidément, si l'on n'arrive pas toujours à bien saisir ce grand n'importe quoi filmique, on rit et on se passionne pour les extravagances visuelles et le franc-parler de Zazie dans le métro.