C'est une fantaisie insolite, une sorte d'essai associant burlesque et surréalisme, volontiers subversif au sens où "Zazie dans le métro" prend systématiquement la bienséance sociale et bourgeoise à contrepied.
Le sujet de Raymond Queneau mis en scène par Louis Malle pourrait être une visite en surface de Paris (contrairement au souhait émis par Zazie et signifié par le titre de l'oeuvre), une visite "anti-scolaire" dans la mesure où Paris est déconsidéré d'un point de vue historique et touristique par une gamine qui n'est pas précisément un modèle de convenances et de bonne éducation...
Effrontée et grossière, Zazie sème le désordre autour d'elle, au milieu de personnages loufoques. Elle est l'incarnation d'une certaine liberté, voire d'une anarchie, par lesquelles Queneau rompt avec le conformisme. Séduit par ces aventures et ces rencontres curieuses, le spectateur est pris dans une tourmente cocasse et mouvementée, introduite par un montage farfelu et chaotique.
Cependant, le récit cinématographique s'enfonce progressivement dans la confusion la plus abrutissante, découvrant les limites du style, les limites de l'image à restituer la folie douce et les incongruités du roman éponyme.