Zenithal bat le record du nombre d'occurence du mot "bite", allant même jusqu'à inventer des mots dans lequel il s'y glisse, comme "décabiter" (quand ce n'est pas la tête qui a été sectionnée). Le sujet est posé sur la table sans détour : la phallocratie. Dès la première scène, qui défait les clichés sans effet, la femme fait son sport pendant que l'homme parle de son métier de blanchisseur, après avoi évoqué la difficulté à tenir leur défi d'un an sans sexe, le ton est donné.
Après, le film pousse le propos plus loin, sur fond d'enquête, en se moquant des masculinistes frustrés et de l'obsession des mecs pour la taille de leur sexe. La métaphore du sexe géant, en réalité prothèse avec un cerveau imaginée par un ingénieur masculiniste type Frankenstein, est celle de la place que cet organe prend dans la société.
La comédie régressive a un propos politique plus fort qu'il n'y paraît, assez proche de celui de Luz dans sa BD Testosterror : deux artistes masculins qui s'emparent d'un sujet féministe maculin en se moquant de la phallocratie patriarcale. C'est un humour brut qui passe ou qui casse, mais la comédie pâtit d'un manque de moyens visibles.
Le film pose une autre question, plus sociologique : qui osera rire, en public, dans la salle, de cet humour caricatural et brut ? Touchant la limite sociale du rire honteux, Zenithal amuse au moins. Se voulant comédie populaire, reste à savoir à qui il s'adressera vraiment et quel sera son effet sur les hommes frustrés.