Zero Dark Thirty par Jean-MaxenceGra
Entre écriture documentaire et traque métaphysique, "Zero Dark Thirty", comme si Moby-Dick avait été réécrit par un John le Carré post 11 septembre, met en scène sans complaisance la question de la fin – la vengeance, la justice ?- et des moyens -la torture, la ténacité ?-. La Chastain (la rousse idéale en fait) au top prête sa vulnérabilité inébranlable au personnage de Maya qui se désigne elle-même, loin de toute assignation au genre féminin, comme le « salopard » (« motherfucker ») qui a réussi au bout de 10 ans à loger OBL (Oussama Ben Laden) alias Geronimo. Après « Démineurs », Kateryne Bigelow continue son exploration sans concession de la guerre US à travers une forme parfaitement épurée et filme un voyage au cœur des ténèbres, de Washington DC à Abbottābād, comme seul le cinéma américain en a le secret.
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