Les enfants sont des comploteurs prêts à tout pour faire voler en éclats les institutions, les profs et les surveillants sont des monstres de barbarie et le pensionnat c'est l'enfer.
Rien de nouveau sous la lune.
Sauf qu'une fois de plus, il faut replacer le film dans le contexte de sa sortie. Il est possible qu'en 1933 ce sujet soit apparu comme neuf et osé. Jean Vigo aborde ici la vie de jeunes garçons dans un pensionnat et on sent une volonté de dénoncer le fonctionnement de ces écoles. Bien vu, mais la réalisation ne suit pas. Encore une fois, j'adopte forcément le point de vue d'une spectatrice de 2013, donc mes reproches sont peut-être immérités; il n'empêche que durant les chansons, la bande sonore est saturée, la post-synchronisation des dialogues n'est jamais en phase avec l'image et le réalisateur perd un temps fou à réaliser des plans inutiles! En 1933, le cinéma n'en est plus à son tour de chauffe, mais Vigo, si. Le mérite de ce film se trouve plutôt je suppose dans le fait qu'il ait ouvert la voie à des films plus aboutis traitant toujours du même thème mais pour lesquels les réalisateurs ont su faire fi des barrières bien-pensantes de la société pour dénoncer plus ouvertement et plus crûment les dérives liés à la vie dans une institution scolaire devenu un microcosme hermétiquement clôt.