Cela fait bientôt trois semaines que j'ai vu "The Zero Theorem" et je ne sais toujours pas quel avis j'ai sur ce film.
Je pense que c'est un avis positif vu que j'ai bien aimé et que, contrairement aux gens qui m'accompagnaient, j'en suis ressorti globalement satisfait. D'une part, la direction d'acteur est excellente. Christopher Waltz crève l'écran, cet acteur est impressionnant, Melanie Thierry s'en sort très bien alors que j'avais soupiré un "ho non pas elle" à la vue de son nom et le reste du casting est impeccable. L'opposition entre le "jeune con" et "vieux fou" au coeur de l'histoire fonctionne très bien et Mention spéciale à Matt Damon que j'avais pas reconnu. D'autre part l'histoire est intéressante et brasse des thématiques que j'aime voir dans les films de science fiction : l'ordre contre le chaos, la quête de sens de la vie (une marotte pour l'ancien Monthy Piton) et la dystopie. Une chose que j'ai beaucoup aimé, c'est que contrairement à l'ordre dictatorial qui préside dans les univers dystopiques qui sont très froid et très ordonnés, au fond, celui-ci prend racine sur une forme de "chaos organisés" (renforcés par l'agression offerte par le monde extérieur à chaque fois que le héros sort de chez lui.)
Mais... j'ai vraiment l'impression que Terry Gilliam est redondant sur ce film et ça me fait du mal, tant c'est un réalisateur que j'aime. Bon, la critique est un peu désamorcé par le fait qu'il ai avoué dès le départ qu'il s'agit d'un Brazil des années 2000, mais quand même, j'ai l'impression qu'il part dans la facilité, utilisant sa marque de fabrique (plans en courte focale, angles de travers, etc...) même lorsque ça ne fait vraiment sens et sans trop se renouveler. Après, le film présente quand même de très bonnes idées comme la représentation des lignes de codes sous forme de cubes (représenter la complexité que peut être le codage d'un programme est difficile au cinéma, ici cela passe bien) ou les ordinateurs qui produisent des fluides colorés.
Tout en ayant un air de déjà vu (la fin du film est à peu de chose près la même que celle de Brazil) le film s'étire un peu en longueur, en discussions et en doutes existentiels, oubliant le frénétisme et le bordélisme foisonnant que l'on trouvait à la fin de Brazil. J'ignore si c'est voulu (afin que le film oppose la rationnalité du personnage au "chaos" voulu par son chef) mais cela donne l'impression que Gilliam a perdu en folie et en inventivité.
A revoir, peut-être pour me faire un meilleur avis.