Bonello revient aux sources, c’est-à-dire à la nature originelle du zombie et ralentit la cadence.

Zombi child est inspiré de la vie de Clairvius Narcisse, un haïtien drogué qui avait vagabondé en tant que zombie et esclave après avoir été déclaré mort en 1962. Ce cas fut déjà traité dans le film de Wes Craven, L'Emprise des ténèbres.

À un moment donné une des jeunes filles de la petite bande qui est au centre du film demande pourquoi les zombies sont devenus si rapides aujourd'hui, et une autre lui répond : «Tout va plus vite. Donc les zombies aussi.» Par rapport aux films de zombies de ces dernières années, Bertrand Bonello propose, en admirateur du film de Victor Halperin White Zombie (1932), de celui de Jacques Tourneur I Walked With a Zombie (1943) et, bien sûr, de celui de Wes Craven L’Emprise des ténèbres (1988), de revenir aux sources, c’est-à dire à la nature originelle du zombie comme esclave lobotomisé et de ralentir un peu la cadence.

Zombi child entremêle de façon assez mystérieuse une intrigue se déroulant dans l’univers du vaudou à Haïti dans les années 60-80 avec des séquences de véritables séances de vaudou filmées sur place, avec une intrigue se déroulant aujourd’hui dans la Maison d’éducation de la Légion d’Honneur à Saint-Denis, un pensionnat de jeunes filles (référence avouée du réalisateur au Suspiria de Dario Argento) particulièrement huppé et élitiste, le lien étant que l’une des jeunes filles est la petite fille d’un malheureux transformé en zombie. Le plus curieux étant que le surnaturel n’intervient finalement que dans la partie française.

Le film n’est pas exempt de défauts. On peut notamment trouver que la facilité avec laquelle Katy (Katiana Milfort), la tante de Mélissa (Wislanda Louimat), après un refus catégorique très pertinemment justifié, finit par accepter de mettre Fanny (Louise Labeque) en contact avec les puissances maléfiques est un peu invraisemblable et déconcertante. Mais il est franchement envoûtant et, surtout, magnifiquement filmé.


Jean-Mariage
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