Prétendre que le plus habitué des Taïwanais nous a manqué serait un odieux mensonge. Joe Chien, venu présenter voici quelques temps son médiocre Zombie 108 au BIFFF et dont le à peine plus recommandable The Apostles avait été sélectionné l’an passé, revient encore et toujours dans les travées bruxelloises avec son dernier-né : Zombie Fight Club. Un intitulé prometteur (hum, hum) pour une œuvre qui partage très peu de points communs avec le jeu point and click homonyme. C’est plutôt vers d’autres créations, cinématographiques celles-là, que le Taïwanais a lorgné, notamment l’indonésien The Raid dont il reprend le fil rouge dans le premier acte de son récit. Une kyrielle de flics sur-entraînés débarquent dans un immeuble pour y déloger toutes les crapules qui y crèchent. Manque de bol : en lieu et place du gratin de la pègre, ils se retrouvent nez-à-nez avec une flanquée d’infectés avides de chair fraîche. Mais pas que... Le building abrite également un vétéran de l’armée depuis contraint à se déplacer avec une tribune qui apporte son aide aux rares survivants de cet ultime raid. Du coup, vu la bêtise de l’ensemble, le cadrage plus que chaotique qui se balade sans aucune logique au gré des couloirs, des effets spéciaux tout numer(d)iques (malgré quelques saillies gorasses), les similitudes entre les eux histoires, Zombie Fight Club s’assimile d’emblée à un La Horde made in Taïwan à peine plus exotique que le film de Dahan-Rocher.
Pourtant, conscient que ce postulat ne peut être allongé à l’envi, Chien vire de cap à la moitié du récit et place son action un an plus tard dans un monde désolé par ce fléau zombiesque. Le tableau est connu : les humains sont cloîtrés dans les souterrains, certains dominent les autres, réduits à l’esclavage complet. Enchaînés, affamés, ils deviennent les jouets de ces tyrans se gaussant de voit leurs esclaves lutter contre des morts-vivants dans une arène. Et qui dit vision futuriste et esclavagisme dit tenues de cuir complètes pour les nanas qui, du haut de leurs cuissardes, font obéir l’hominidé lambda à coups de fouets. Si cette partie du métrage s’avère moins ronronnante que la première, Zombie Fight Club ne réussit jamais vraiment à procurer le moindre rafraichissement, refusant même la touche exotique en plaçant son intrigue dans des univers américanisés jusqu’à l’extrême. C’est que ce nouvel essai horrifique est clairement orienté vers l’internationale quand d’autres œuvrettes accentuent le caractère pittoresque de leurs coutumes et paysages (Go Goa Gone).
Zombie Fight Club se montre à peine plus convaincant que la précédente aventure zombiesque de Joe Chien. Jamais apte à s’écarter des sentiers battus, le Taïwanais se cantonne, comme le riz, à recycler des images d’Epinal désormais jaunies. La seule originalité de l’œuvre réside dans son découpage en deux tableaux mettant en scène les mêmes personnages (le héros est déchu tandis qu’une des victimes de la rafle initiale reprend le pouvoir). Pour le coup, le film de Chien manque assurément de mordant et n’est en définitive qu’un Zombie 109 un poil plus inspiré...
Critique publiée sur Cinemafantastique