"Faisez la mouche, pas la guêpe" rappelait très justement Jean-Luc Fonck, afin de prévenir au mieux du caractère épidermique de ces satanées bestioles. Mais encore s’il ne s’agissait que de vulgaires Vespidae munies de dards venimeux et affûtée dans une taille des plus attrayante. Que nenni : en guise de taille, ces guêpes-dragons (d’où le titre original Dragon Wasps, subtilement modifié chez nous en Fire Wasps - hum hum) bénéficient d’une énorme puisqu’elles mesurent pas loin d’un mètre. Pis, les piqueuses en série suivent un régime très strict à base de viande uniquement et sont dotées d’un exosquelette indestructible. Cerise sur le gâteau : les vicelardes sont bardées de napalm naturel et se la jouent "djihadistes de la jungle" en se faisant péter çà et là juste pour emmerder l’homme blanc.
Héritées du mésozoïque mais remises sur pattes (six en plus !) par quelque manipulation génétique, les suceuses s’attaquent à tout ce qui possède deux guiboles, avec une légère préférence pour les exploitants de coke de la bande de Jaguar, un cyclope vachement remonté contre tout ce qui porte un treillis et qui empiète sur ses plates-bandes. Comme John Hammond, incarné par Corin "Parker Lewis perd de temps à autre" Nemec, militaire amoureux de la jongle qui voit dans cette opération la possibilité d’accomplir un ultime coup d’éclat avant de rentrer au bercail. Et comme réjouissance, il se frotte (et se pique forcément) avec de nouveaux monstres atteints de gigantisme et uniquement réalisés en CGI. Mais l’homme a l’habitude, comme le rappelle son compère en signalant que leur mission est de protéger les civils de toutes sortes de créatures comme "des requins géants ou des requins des sables". Un peu, mon couillon, d’autant que le paternel de ce script légendaire n’est autre que Mark Atkins qui avait signé la mise en scène de Sand Sharks dans lequel figurait le même Nemec et qui se voyait aussi produit par Little Dragon. Depuis, sentant le vent venir du côté des dinosaures, la production un brin opportuniste s’amuse avec des T-Rex dans Jurassic Attack et Jurassic City.
Revenons dard-dard à nos hexapodes : lourdement armé de répliques lourdaudes ("On ne consigne pas ça dans le rapport") et de personnages archétypaux de ces zèderies assumées (des soldats pro de la gâchette, des scientifiques canons, de vilains drogués, des monstres venus du diable vauvert), Fire Wasps a le mérite de ne pas s’appesantir sur son sujet et d’emballer cette aventure monstrueuse en 1 heure et demi, montre en main. Et de conclure avec autant d’énergie que son introduction, justifiant ainsi le ventre mou d’une heure qui compose le noeud du film. Pas folle, la guêpe !
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