De méchants catcheurs lèvent une armée de zombies afin de conquérir le Monde.Des catcheurs gentils vont s'opposer à eux.Cet acrobatique mélange de film de catch et de zombies est complètement barré mais ne convainc pas vraiment.Il s'agit d'un double hommage au film de zombies,que George Romero,ici producteur,a popularisé avec "La nuit des morts-vivants",et aux films de catcheurs masqués mexicains,principalement ceux avec Santo,la star du genre,qui en a été le héros des années 50 aux eighties."Zombie King" apporte ainsi son tribut à la résurgence de la pop culture d'autrefois,à la manière d'un Tarantino.Sauf qu'il n'y a ici ni les moyens ni le talent de Tarantino.De fait,les auteurs nous servent une oeuvre sympathique mais brouillonne,qui part un peu dans tous les sens.Le rythme est poussif,le scénario n'a ni queue ni tête,les dialogues oscillent entre le creux et le sentencieux,les effets gore sont nombreux mais peu crédibles,alors que les combats sont bidons et d'une lenteur ridicule.Bien sûr,tout ça est volontaire,car c'est l'option de la parodie qui a été choisie.Mais justement,l'application systématique mise à cultiver l'ambiance délirante finit par se voir et se révéler inefficace.D'autant que parodier ce genre de films,qui contiennent eux-mêmes une forte dimension parodique,aboutit à annuler l'effet recherché.Trop de parodie tue la parodie.Reste une BD colorée déjantée mais marquée par une image cradingue,qui mixe allègrement amputations,geysers de sang,gesticulations et bastons hémiplégiques de personnages masqués dont on ne verra jamais les visages,déclarations pseudo-intellectuelles et plans nichons à foison.On retrouve cependant derrière ce foutoir l'influence de Romero,au travers de certains thèmes lui étant chers.La présence de zombies au milieu de la population ne semble étonner personne,tandis que le paysage est enneigé alors qu'il est censé faire trente degrés,références claires à la pollution et à la décadence de la planète,des obsessions du vieux George.On peut également noter,via les expériences d'hybridation humains-zombies,une allusion au nazisme,qui est plutôt la marotte de Stan Lee,qui est venu mettre son grain de sel dans l'histoire.La musique déménage bien,surtout les titres interprétés par les surpuissants Tijuana Bibles.