Zombillénium
6.6
Zombillénium

Long-métrage d'animation de Arthur de Pins et Alexis Ducord (2017)

Zombillénium est d'abord une BD de Arthur de Pins éditée chez Dupuis et prépubliée dans Spirou.



Manque de temps ou fainéantise ?



Difficile de parler de la BD, j'ai beau lire chaque nouvel album, je dois avouer que je l'oublie aussi tôt. Si ce n'est pas marquant, ce n'est pas mauvais non plus. Enfin c'est très froid, ça manque de détails et on accroche selon moi ni à l'histoire - qui est assez compliquée à suivre - ni à sa vraisemblance. Parce qu'on balance non stop entre dessins semi-réalistes et un manque cruel de détails. C'est une BD un peu morte-vivante, elle aussi.


Si je reviens au film, ce défaut se partage. Les plans des champs des fermes sont selon moi les plus marquants. J'ai vraiment l'impression qu'on a bâclé le travail, limite en sous-traitance. C'est dommage. Vous savez un peu comme si vous déposez un ciel bleu, un champ vert et puis deux moutons dessus (ou une sorcière et une petite fille, c'est pareil).



Quel public ?



On passe son temps à chercher quel est le public visé. Dans le cinéma d'animation grand public les bons exemples, loin des Disney trop mielleux, sont Pixar **et de **Dreamworks. Ces deux derniers proposaient des films agréables à regarder non seulement pour les plus jeunes mais également pour les ados et adultes majoritairement au travers des références à la pop culture, ou à des jeux de mots.


Des références il y en a aussi dans Zombillénium, notamment la chanson Les corons de Pierre Bachelet accompagnant ce directeur viré et remplacé par un cadre plus jeune, et surtout plus mordant (jeu de mot, c'est justement un vampire). Censé je suppose nous faire ressentir une allusion au communisme ou tout du moins à la lutte ouvrière...
Et c'est là où Zombillénium a un intérêt, c'est sa critique de la société. Ces ouvriers symbolisés par des zombies travailleurs dépréciés et en limite de burn-out dans ce microcosme d'un parc d'attraction. Ce petit monde vit à part tout en singeant plus ou moins involontairement, cherchant à s'intégrer. Ces vampires sont eux les représentants de nos cadres dirigeants façon Rap-tout des Inconnus. Une structure ressemblant un peu à celle de La Planète des singes.
Malheureusement cet intérêt est au final très peu utilisé. Il ne touche pas vraiment au but. Sans doute à cause de côté trop grand public, c'est terriblement oublié, trop.


Autre exemple, le personnage féminin de Gretchen, la sorcière, qui sert principalement d'objet. Objet plutôt sexuel. Prétexte à faire des gros plans de ses courbes non stop. Alors qu'elle était le personnage principal du premier volume. Ici on l'oublie totalement, elle ne sert que de Deus Ex Machina, et justement par le simple fait qu'elle est la fille... du Diable.


Telle son affiche, l'image de Zombillénium est celle d'une montagne russe. Bien trop souvent en bas de la pente qu'en haut.

cinewater
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le 14 mars 2018

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