1000xRESIST
7.9
1000xRESIST

Jeu de Sunset Visitor et Fellow Traveller (2024PC)

stop sortir des jeux qui me font pleurer je ne suis plus crédible qd je dis que g un cœur de pierre

-01 – [contemplation]

C’est difficile de décrire 1000xRESIST, de savoir par quel bout commencer… le début, peut–être ?



06 – [le critère qui peut fâcher]

Niveau gameplay, on est pas sur du très lourd ou cosmiquement novateur : c’est un jeu linéaire, que j’ai vu décrit comme un walking simulator maaaais je dirais que ça demande quand même un cran d’engagement supplémentaire (dialogues à choix). Ce n’est pas là que se pose l’intérêt du jeu. Le gameplay essaye toutefois d’être engageant et sans pour autant autant se renouveler que les idées de mise en scène, il y a quelques bonnes innovations sur le gameplay de base (qui reste le même).



01 – [pleine confiance]

Une chose qui m’a marquée pendant mon playthrough, c’est à quel point ce jeu a confiance en ce qu’il est et ce qu’il dit.

Il a beaucoup à raconter (tant narrativement que thématiquement) mais réussit à tout caser en une petite dizaine d'heures tant et si bien que chaque scène est essentielle, chaque réplique lourde de sens, de double sens et de non-dits, toutes vues sous un nouveau jour au fil des nombreux sauts dans le temps qui forment le squelette narratif du jeu. Le temps lui-même a été mis dans un mixeur et renversé à même le sol, nous laissant le soin d’en récupérer les morceaux et de reformer progressivement le puzzle de l’histoire : qu’est ce qui s’est passé ? Quelles sont les conséquences de nos choix ? Quoi faire du trauma qui en résulte, qu’on l’ait volontairement ou involontairement infligé aux autres et à soi-même ?



03 – [une science-fiction…]

Vous l’aurez compris, 1000xRESIST n’hésite pas à poser des questions dures : ça parle du prix du changement, de la révolution – celle qui réussit mais aussi celle qui échoue – et du point de vue des perdants quand ce sont les vainqueurs qui écrivent l’histoire. L’histoire est indissociable du trauma transgénérationel dans laquelle des générations de personnages se retrouvent pris, et dont, peut-être, certains ne veulent (peuvent ?) pas sortir.

Et puis, en vrac, en plus, parce qu’il est fort à ce point, le jeu parle aussi de famille, d’immigration, d’héritage, d’abus parental, d’identité, l’art et la vérité – le tout dans une coquille de science-fiction pas particulièrement originale de prime abord, mais



05 – [marquant]

Et par dessus tout ça, on peut rajouter une écriture pleine d’humour et de personnalité, un doublage que j’ai trouvé exceptionnel (et pourtant, ça ne me marque pas souvent, mais j’avais envie d’écouter chaque personnage parler tant et si bien que je leur ai toujours laissé le temps de finir leur réplique avant de passer à la suivante, chose qui ne m’arrive pour ainsi dire jamais – la direction du doublage a dû être incroyable), et surtout surtout une réalisation aux petits oignons. Apparemment leur budget n’était pas très grand mais le jeu double et redouble de mises en scène créatives et évocatrices, toujours en se renouvelant, sans jamais s’épuiser. C’est un jeu qui SAIT qu’il est un jeu, et qui ne pourrait pas être quoi que ce soit d’autre qu’un jeu, et il en joue (heh) avec grand plaisir. C’est du très très solide du début à la fin et j’ai passé mes 12 heures à prendre des captures d’écran parce que, mine de rien, c’est aussi un jeu très joli dans ses couleurs et compositions (qu’on aime le style ou pas).



04 – [… qui ose]

qui réussit avec le peu de temps qu’il a d’aller en profondeur sur tout ce que ça implique. Et 1000xRESIST ose aller jusqu’au bout : là où tant de jeux accepteraient le choix final du joueur, quel qu’il soit, il pose son pied par terre : tu ne peux pas être un lâche.

Rester passif devant le fascisme ne l’empêchera pas de te tuer dès que ça l’arrangera.

C’est de la BONNE science-fiction. Et qu’est ce que ça fait du bien !


Vous m’excuserez de rester volontairement vague sur l’histoire : le jeu est une masterclass d’écriture, où on ne comprend rien au début et progressivement, de manière parfaitement naturelle, on découvre petit à petit l’univers, le contexte, et les personnages qui nous entourent (entouraient, entoureront). Même les dialogues d’exposition sont naturels, même si ça sera peut-être plus dur de tout comprendre pour ceux qui préfèrent foncer à l’objectif principal plutôt que de prendre le temps de flâner ou de prendre des nouvelles de leurs chères sœurs… Ce qui serait vraiment dommage parce qu’il y a un réel gain à s’attarder et s’attacher aux petites storylines secondaires parsemées dans l’overworld : celle qui

est tâchée d’assigner le but de vie de chaque nouveau clone en fonction de la couleur qu’elle voit dans leur pod de conception et qui se rend compte après des centaines d’années qu’elle est daltonienne ?

Ou encore celles qui

répètent, inlassablement, une version exagérée de tes aventures pour en faire une pièce de théâtre ?

Et à la fin, tout (ou presque ?) est expliqué, clair, justifié : il faut juste accepter ne pas recevoir les réponses dans le même ordre qu’on se pose les questions…De surcroît, une petite culture politique / culturelle (des manifestations de Honk Hong en 2019, par exemple…) donnera une appréciation supplémentaire à certaines scènes du jeu, mais c’est un peu la petite cerise sur la cerise de la cerise du gâteau.



07 – [conclusion]

C’était beaucoup trop long, mais je crois avoir fait le tour de tout ce que je voulais dire ? C’est une énorme masterclass que je recommande volontiers (sans rien en savoir, c’est encore mieux) et dont je continuerai à penser pendant longtemps. Non mais et puis ce doublage ??? C’était parfait ???

(En vrai il reste encore beaucoup de choses à dire sur le contexte politique et culturel dans lequel le jeu s'inscrit et ce qu'il dit sur (et à) la diaspora chinoise et pour ça je me dédouane lâchement en vous proposant d'aller lire une critique de quelqu'un que ça touche personnellement : https://cohost.org/highimpactsex/post/5960606-1000x-resist-is-a-gam)



00 – [introduction]

1000xRESIST, j’en avais jamais entendu parler jusqu’à que je voie, au détour d’une conversation sur un forum, quelqu’un mentionner que c’était son GOTY 2024. J’aime bien ne rien savoir d'un jeu qui m'intéresse même que vaguement, donc je me suis contentée d’aller voir combien de temps il dure sur howlongtobeat (entre 11 et 15 selon le style de jeu, personnellement j’en ai mis 12 pour finir en 100%), et sur un coup de tête je l’ai ajouté à ma liste de jeux à faire (tout en bas, avec les autres jeux mis au rebut « auxquels je jouerai un jour, promis », en dessous de ceux que j’ai déjà en cours et de ceux que j’ai achetés sans jamais les lancer une seule fois).

Et puis quand même, j’y repense, et puis j’ai une soirée de libre, alors je l’achète, et 2 jours après je débloque mon 32e et dernier succès Steam pour le jeu. Bon. C’est l’heure de revenir sur ce que j’en ai pensé.







02 – [pardon?]

Pardonner, ou ne pas pardonner ?



?? – [ㄱ↪Ը𑁦¶?]

Six to one. Red to blue. Sphere to square. Hair to hair. Hekki ALMO.



AmaSuperstar
10
Écrit par

Créée

le 10 nov. 2024

Critique lue 83 fois

2 j'aime

AmaSuperstar

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