En 2010, le studio indépendant Playdead sortait Limbo, jeu de plates-formes 2D en noir et blanc mettant en scène un petit garçon devant résoudre des énigmes faisant appel au moteur physique pour avancer dans sa quête.
Ainsi les actions de notre personnage sont simples : se déplacer à gauche ou à droite, sauter et actionner des leviers ou pousser/tirer des objets. Le rythme est volontairement lent, afin que le joueur soit pénétré de l'ambiance du jeu qui en fait son principal intérêt.
En effet, les gars de chez Playdead savent instaurer un climat d'inquiétante étrangeté, et ce d'abord en jouant sur les contrastes : le noir et blanc brumeux, d'abord, mais aussi les morts violentes que subira l'enfant du fait de la composante die en retry des énigmes. Le malaise provient aussi du silence (tous les personnages sont muets et la musique est rare et discrète), de l'hostilité du monde qui nous entoure (humains armés de sarbacanes, araignée géante, pièges) et enfin de la progression, qui d'une forêt nous emmène dans un décors industriel où l'on se perd dans les rouages d'une machine qui nous dépasse. Seul.
La seule lumière de ce monde sera la vision d'une jeune femme, évanouie aussitôt aperçue. La rejoindre apparaît alors comme le but du jeu. La fin – dévoilée dans le paragraphe qui suit – nous dira s'il sera atteint.
Après une succession d'énigmes mettant en scène des changements de gravité, le joueur est propulsé contre un mur qu'il traverse au ralenti, s'écroule sur l'herbe et se réveille exactement où il était au début du jeu. Le joueur pourra être tenté d'abandonner ; en fait il doit reprendre son périple : le tableau suivant, au lieu d'une énigme, est la rencontre tant attendue avec le personnage féminin. Hélas, l'écran de fin s'affiche alors qu'elle remarque tout juste sa présence.
Une fois au fait de cette fin, que faut-il comprendre ? Est-ce un voyage initiatique imaginaire, les dernières secondes seules étant de l'ordre de la réalité ? Est-on mort depuis le début, comme le suggère le titre, et ce personnage féminin représente-t-il le repos de l'âme après les épreuves de la mort ?
Le jeu n'est pas clair et semble même inutilement nébuleux. On le soupçonne de faire semblant de vouloir dire quelque chose alors qu'il ne sait pas vraiment où il veut en venir. À découvrir en soldes.