Dans l'espace, personne ne vous entendra looter…
Voilà un bon petit dungeon crawler spatial en accès anticipé. Alors que votre héros débarque à bord d'une station spatiale de piètre allure située au beau milieu de nulle part (la Station Terminus IX, affectueusement baptisée STIX par ses résidents), une première séquence de dialogues à choix multiples s'enclenche avec son copilote. Ces dialogues font le charme du jeu, et nous accompagnent dans presque toutes les missions, qu'il s'agisse d'échanges de banalités, de briefings ou de propositions de contrats provenant de corporations aux méthodes peu orthodoxes.
Vient ensuite le choix de la classe de votre premier personnage : contrebandier, cyberninja, soldat, hacker, ingénieur, … des archétypes plutôt classiques donc, rejoints par deux anomalies que je n'ai malheureusement pas encore pu tester : le Force Psyker (qui ressemble à une fusion Prêtre-Jedi) et le Void Psyker, sorte de croisement entre un entropiste Malkavien et un nécromant. Chaque classe possède trois arbres de talents à faire évoluer après chaque montée en niveau, et du peu que j'en ai vu, elles sont toutes très complémentaires. Dans ma propre équipe, le soldat[1] encaisse les dégâts pendant que mon contrebandier[2] ralentit l'ennemi en posant des mines, que mon cyberninja[3] pose ses points de combo avec quelques moulinets de lame, et que mon prototype[4] (une classe à débloquer) s'occupe de dégommer ce qui reste en mono-cible. Mais absolument rien ne vous oblige à suivre ce schéma.
Les combats eux-mêmes se déroulent hors carte sous la forme de combats de JRPG : chaque personnage effectue son tour en fonction de sa vitesse, de la vitesse de son arme et du « poids » de l'action sélectionnée. Ainsi, une action lente l'amènera tout en bas de la file, tandis que certaines autres pourront le ramener tout en haut (le cyberninja par exemple, avec son backflip). Les puristes du dungeon crawler grinceront probablement des dents, les autres accueilleront ce choix avec enthousiasme. Choisis ton camp, camarade.
Le titre est pourvu d'un système de factions assez dense, dont les jauges de réputation évoluent en fonction des contrats effectués. Mes quatre heures de jeux sont malheureusement insuffisantes pour attester de leur importance, mais il semblerait qu'elles influent par la suite sur le déroulement du jeu.
Ma critique est un peu prématurée, mais je pense que Star Crawlers vaut bien un peu de visibilité : l'ambiance est cool, les dialogues sont bien écrits (avec un certain humour, beaucoup de références vidéoludiques), le gameplay est réussi et accrocheur, les illustrations sont chouettes… si je n'avais que deux reproches à formuler pour le moment, ils concerneraient les niveaux eux-mêmes, dont je trouve l'aspect un peu fade : c'est bleuté, mais pas assez, ça manque de gueule. Il y a une sorte de pâte à la System Shock 2, mais pas aussi réussie.
Mon autre reproche concernerait l'exploration elle-même. Contrairement à Legend of Grimrock, ici, les déplacements sont « brutaux », et on passe son temps en vue libre pour baisser la tête et interagir avec le décor (interrupteurs, coffres, chiottes… putain, qu'est-ce qu'il se passe ? On est pas sur Borderlands ! Allez faire vos Pitchforderies ailleurs !). J'ai presque l'impression de jouer avec une longue-vue. Les plans sont beaucoup trop rapprochés des murs, on n'a pas assez de recul. J'espère que cet aspect-là sera peaufiné d'ici la sortie finale.
Mais quoi qu'il en soit, le titre a du potentiel, et je vous encourage à le suivre de près.
[1] : http://cloud-4.steamusercontent.com/ugc/530636567536286791/D7ED33C23337B8482F88EA23A621C7EB8F8C6167/
[2] : http://cloud-4.steamusercontent.com/ugc/530636567536284393/082367A814D80846A767D9FF556075EF1CB81877/
[3] : http://cloud-4.steamusercontent.com/ugc/530636567539232137/8ADF86ED5F4D9BED814D4BDFFEB72E7E214EF25A/
[4] : http://cloud-4.steamusercontent.com/ugc/530636567536287420/D6AC6491BB4FC5366BAB83B41E24A365E8AEE31D/