The Ascent
6.1
The Ascent

Jeu de Neon Giants et Curve Digital (2021Xbox One)

L'ascension vers une suite parfaite ?

The Ascent, voilà près de 4 ans que j'attendais ce jeu, développé par Neon Giants celui-ci n'a pas fait grand bruit lors de l'annonce de sa mise chantier en 2018 par l'intermédiaire d'un simple artwork.
Les années passant et grâce à de multiples mises en avant lors des évènements Xbox on fait que le jeu s'est retrouvé projeté au premier plan, et cela avant même l'arrivée d'un certain Cyberpunk 2077 qui n'a fait que renforcer la "hype", donnant à n'en pas douter une pression folle sur cette jeune équipe suédoise et sa vision du Cyberpunk.


Une équipe jeune certes, mais constituée de vétérans qui ont démontré leurs talents sur de nombreuses œuvres dans l'écurie Bethesda en particulier chez Machinegames.
The Ascent, ce n’est au final que 12 personnes, 12 personnes poussées sur le devant de la scène devant répondre aux attentes monstres de milliers de joueurs qui attendent dorénavant un autre Messie qui viendra sauver leurs espoirs d'un bon jeu dans un univers Cyberpunk.


Personnellement conscient de l'ampleur mesurée du projet depuis son commencement, je n'ai jamais eu de grandes attentes à propos de The Ascent, loin de moi de dire que je savais d'avance que celui-ci n'aurait pas l'ampleur d'un 2077, mais il était certain qu'avec une si petite équipe la taille du projet resterait modeste.
Alors quand sont sorties les premières vidéos nous étions tous assez surpris par la claque visuelle que The Ascent nous promettait.


Mais avant d'aborder ce point il y a une chose que je souhaiterais traiter en premier dont on ne peut pas passer à côté, c'est simplement l'OST. Généralement, un point que je traite en fin de critique, je me sens ici obligé d'en parler immédiatement, dès les premières minutes, on est époustouflé par l’OST. Il n'y a pas vraiment d'autres mots pour simplement traduire la claque auditive que j'ai prise à mon arrivée dans les menus du jeu.
Ici, le compositeur n'est autre que Paweł Błaszczak, créateur de l'OST de The Witcher premier du nom et Dying Light rien de moins.
Sorte de mixe de tout ce qui a fait le succès de Vangelis sur Blade Runner ou même les nombreuses OST de Ghost In The Shell séries et films, elle possède une identité forte qui nous accompagne tout au long de l'aventure que cela soit dans les moments de marche en ville ou les combats. Si elle n’est pas forcément faite pour être approchée en dehors de l'œuvre, elle se marie parfaitement au monde de The Ascent.


À partir de ce constat, je savais déjà qu'il y avait au moins un point d'une rare qualité qui allait au minimum laisser une trace de ce jeu dans mon esprit, cependant, il y en a un autre qu'on avait déjà vu venir et vous vous en doutez, c'est la technique et le travail artistique.


The Ascent relève du miracle, c'est simple. Je n'ai pas poussé les recherches sur la vraie masse salariale qui a travaillé sur le jeu ni dans quelles conditions, mais officiellement le studio ne contient que 12 personnes et The Ascent n'est pas simplement beau non, il possède surtout une rare richesse visuelle qui nous pousse à prendre notre temps à regarder dans les moindres détails ce qui nous entoure.
Le “monde ouvert” possède une telle variété et une telle minutie que je ne réalise toujours pas comment les développeurs ont réussi un tel travail.
Chaque moment donne clairement envie d'observer attentivement chaque mètre carré de vie qui nous entoure. Certains panoramas plus ou moins cachés aux quatre coins du monde de The Ascent sont simplement à couper le souffle.
Je ne détaillerai pas la multitude de biomes existants, la variété de The Ascent repose sur une immense ville séparée en de multiples zones d'habitations superposées qui possèdent chacune d'entre elles des niveaux de vie différents et une charte graphique unique.
Là encore la minutie des développeurs a fait que chaque étage de la ville regorge de vie et une identité visuelle forte.


S'il peut arriver et surtout au départ qu'on se perde dans cette immense ville, je pense que cela fait aussi partie du charme d'évoluer dans un univers Cyberpunk où la ville tentaculaire devient un labyrinthe remplis d’une foule très dense (parfois une bonne centaine de PNJ à l'écran) et d'échoppes tout droit sortis de Blade Runner. Vraiment, j'insiste sur ce point, mais la ville regorge de centaines de magasins, bars, boîtes de nuit qui apportent une variété d'exploration assez rare.
Pour les plus inquiets, le jeu offre tout de même un traceur de quête, et même si on ne se souvient pas tout le temps de la route, il est très facile de retrouver son chemin ainsi que d'utiliser un taxi ou le métro dans certaines parties de la ville.


Concernant la technique pure, The Ascent est très solide et tire le maximum de nos machines. Sur Xbox One X dans mon cas le jeu propose un framerate à 30 fps solide même quand les décors semi-destructibles volent en éclats et des dizaines et dizaines de PNJ foncent sur vous, et une 4K parfaitement lisse qui sublime à merveille tous les petits détails du monde, on aurait presque une sensation de jeu next gen sur old gen.
On notera tout de même des écrans de chargements interminables au lancement du jeu et lors de certains voyages rapides, heureusement après une mort ceux-ci sont instantanés. Ce point sera sûrement optimisé par les développeurs dans les jours qui arrivent ainsi que les quelques bugs rencontrés tout au long de l'aventure.
Je n'ai malheureusement pas pu essayer la coop locale ou en ligne donc je ne serai pas donner mon avis dessus.
C'est un vrai plaisir de vivre cet univers Cyberpunk qui a été entièrement compris par les développeurs tout en apportant leur touche personnelle, notamment par le pari d'intégrer au cœur de l'univers une multitude de races extraterrestres, car oui, The Ascent possède une dimension plus interplanétaire que d'autres œuvres du genre Cyberpunk ciblant plus un univers Terrien, mais je laisse à chacun le soin d'apprécier ce point même si on en reparlera légèrement lors de la partie traitant du scénario.


Justement, il est temps d'aborder ce qui coince dans The Ascent ou tout du moins ce qui n'atteint pas le niveau de réussite de ce dont on a parlé plus haut.
Comme vous vous en doutiez si je n'ai pas mis une note plus élevée, c'est que The Ascent souffre malheureusement de certaines lacunes.


Tout d'abord, le scénario reste assez anecdotique. En cela qu'il a un peu de mal à immerger le joueur et faire ressentir la gravité des situations auxquelles nous faisons face. Cela pourrait venir d'une mise en scène assez sommaire, mais surtout à mon humble avis par une écriture assez confuse. On a clairement des difficultés à distinguer les tenants et aboutissants du scénario, car celui-ci au départ paraît centré sur une ville en particulier, mais au fur et à mesure de votre progression s'élargira à un niveau galactique et l'entrée en jeu de conflits multiraciaux intergalactique, des fans de Mass Effect dans le studio ? Certainement, mais c'est aussi l'enchaînement des actions que le jeu nous demande d'accomplir qui reste pour la majorité du temps très nuageux au point qu'on oublie souvent ce qu'on était venu faire après des dizaines de fusillades.
Le ton résolument léger et souvent peu sérieux de certains protagonistes n'arrange pas vraiment la situation ni le fait que notre héros ne parle pas tout au long du jeu. Un choix assez discutable qui n'apporte pas un réel plus à l'immersion bien au contraire, ces deux points contrastant assez fortement avec la dimension épique qu'essaye de prendre le scénario sur la fin.


On finira sur cette partie en notant que le charisme des personnages principaux ne sauve pas les meubles, car vous aurez tantôt fait de les oublier une fois l'aventure derrière vous, qui d'ailleurs vous permet de continuer après les crédits, car il vous restera de nombreuses petites zones à explorer et choses à accomplir.
La partie scénaristique et mise en scène globale du titre paraît d'autant plus "une déception" que l'enrobage de The Ascent est un bijou et on regrette que cela n'ait pas pu être exploité correctement, car cela aurait certainement donné un jeu de haute volée, dans une suite ? Je vous laisse le plaisir de la réponse.


Concernant le gameplay sans être un point négatif, il souffle le chaud et le froid, car dans un sens celui-ci reste plutôt accrocheur et on a clairement envie d'y retourner, mais de l'autre, il pourrait paraître pour certains assez répétitif. D'autant plus par la multitude d'allers-retours au sein du monde ouvert par une construction de quêtes par forcément toujours bien pensé.
C'est un point qui ne m'a pas paru si dérangeant, mais attendez-vous à beaucoup marcher et à faire face de nombreuses fois au même type d'ennemis. Cependant, la variété d'armes et compétences peut permettre de nombreuses approches possibles. On espère l'ajout d'un NG+ dans les jours ou semaines qui arrivent, car le potentiel de re jouabilité composé avec l'ajout de nouveaux ennemis paraît assez impressionnant et le succès du jeu lors de son lancement donne l'espoir que Neon Giants continuera le développement de celui-ci.
Il est à noter que si The Ascent ne révolutionne pas grand-chose sur ce point vis-à-vis d'autres shooter vue de haut (très proches des sensations d'un Ruiner) The Ascent apporte une mécanique de hauteur de tir plutôt intéressante.
Votre personnage de base tirera à une certaine hauteur ne permettant pas de toucher certains types d'ennemis volants ou au-delà de décors cependant par une simple touche, vous basculez à un niveau de tir plus haut permettant de toucher ceux-ci. Une bonne idée qui s'applique aussi aux ennemis et apporte une bonne stratégie de couverture et d'approche.
C’est quand même la positivité qui règne globalement sur ce gameplay car le principal est qu’on souhaite y revenir régulièrement et je suppose que la coopération doit encore rajouter du piment à l’aventure, d’ailleurs un futur hypothétique mode horde aurait un potentiel assez fou dans The Ascent.


En conclusion The Ascent reste une bonne surprise, un projet né des mains d'une petite équipe, mais qui délivre une œuvre assez singulière et marquante pour clairement laisser une bonne trace dans une vie de joueur.
La technique et le travail artistique de haute volée ainsi que l'OST tout bonnement incroyable renforcent cette bonne impression générale.
Cependant, The Ascent reste imparfait en particulier sur son aventure principale peu engageante et des quêtes annexes souvent peu passionnantes.
Le gameplay quant à lui, s'il ne révolutionne pas le genre, reste solide et suffisamment addictif et varié pour tenir le joueur en haleine tout au long du jeu. Le léger côté RPG fait ce qu'on lui demande et apporte de nombreuses possibilités d'approches.
On n'oubliera pas de mentionner que le jeu reste encore assez rempli de bugs dans sa version PC et à moindre mesure sur console.
Avec une légère période de temps et d'optimisation supplémentaire The Ascent aurait pu atteindre un niveau très élevé de qualité et devenir une œuvre majeur lançant par la même une vraie vague Cyberpunk, malheureusement le jeu souffre encore de la jeunesse de son studio certainement, mais on espère un suivi qui pourrait lui apporter un bel avenir et surtout une suite qui sera corriger les défauts de celui-ci, la fin plutôt excitante permettrait un futur radieux pour Neon Giants et une hypothétique suite.


Temps de jeu, un peu moins de 20 heures pour atteindre le 100%.

Sajuuk
6
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le 7 août 2021

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