Dans les années 1990 ou 2000, on aurait dit que c'était normal d'avoir un truc aussi affreux : c'était une adaptation, donc c'était forcément de la merde. Terminator, K2000, Tintin au Tibet, Avatar... Enfin tout le monde sait ce que sont ces productions où la majeure partie du budget est investie dans l'achat de la licence et le reste sert à mettre des rustines sur un bateau gonflable au milieu du Pacifique sud...
Alors A.O.T. Wings of Freedom est bien entendu l'adaptation en jeu de la première saison de l'anime. Bon perso j'ai juste lu le manga, donc les voix surjouées par des acteurs à qui on demande de beugler dès qu'ils disent trois mots ont tendance à m'insupporter. Sans compter qu'à écorcher certains personnages, cette adaptation ne me donne pas du tout envie de regarder la série. Entre les textes inutiles pour le public visé, les dialogues insipides et débiles qui sont tous sauf crédibles et les inserts de « discussions » entre les missions qui ne servent à rien, on se dit qu’heureusement qu’ils gueulent en japonais, ça m’évite de les comprendre. D’ailleurs, pas con de sous titrer en plein combat frénétique des informations utiles pour la suite des missions… ça oblige à faire travailler les muscles des yeux : un qui regarde l’action, l’autre qui regarde le texte, et le cerveau qui fond tout doucement à cause d’un gameplay à la fois approximatif et répétitif à mourir.
A ce sujet, tout est pété au niveau du gameplay. Les combats en l’air sont identiques tout au long de l’aventure : carré pour s’agripper au titan, croix pour se donner de la vitesse, triangle pour taper, croix pour s’éloigner et hop on recommence. De temps en temps on peut changer de zone ciblée, mais comme ça fonctionne mal la plupart du temps en pleine mêlée, les titans/murs/arbres/chevaux/barrières/maisons bloquant le passage des câbles, on passe son temps à se casser la gueule et à chercher une nouvelle cible. Bref, la boucle de gameplay est simpliste à outrance et si l’ennui vous prend au bout de trente minute, et ben sachez que ce sera la même chose pendant les dix heures suivantes. D'autant que les champs, les rues, la forêt, sont les trois seuls décors qu’on arpente pendant toute l'aventure. Les missions sont quant à elles toujours identiques… ah non, une fois fallait attirer deux titans demeurés à un endroit dans la forêt… voilà… sinon, ce sont juste des groupes de monstres aux mouvements incohérents qui font n’importe quoi. Ah ! et puis le comportement des titans est quand même marrant… dans le sens où ils font n’importe quoi « techniquement » : ils se téléportent sur des bâtiments, se montent les uns sur les autres, font des tas dans des ruelles ou en forêt, se collent contre les murs ou les arbres, jouent à la chenille bondissante quand ils n’ont plus ni bras ni jambe. Bref cette partie là ne fonctionne pas non plus très bien.
Et puis comme le studio n’a pas eu la possibilité de peaufiner le gameplay de leurs phases d’action, ils ont dû développer une partie gestion du matériel, des améliorations et des ressources. Alors si le concept est éculé et donc facile à mettre en place, ben ça aussi c’est bancal et chiant. Il est possible de créer des armes, améliorations et fortifications du matériel avec des ressources trouvées sur les morceaux de titans découpés (oui comme dans les estomacs des loups dans World of Warcraft !). Sauf que c’est pénible car il faut passer d’un vendeur à l’autre, sans savoir ce que cela va rapporter, tout en sachant que les thunes sont assez rares, que les ressources récupérées peuvent être utiles ou pas… bref, ça aussi c’est le bordel et ennuyeux.
Et puis bah la réalisation… c’est pas joli-joli tout ça, M’sieur Goodenough… c’est vite fait, avec un cell-shading passe partout, facile et cache misère, des bugs d’affichage, un ragdoll aux fraises, sans parler du pathfinding débile à souhait. Et pis c’est quoi cette histoire avec les chevaux là ? Leurs bourrins sautent des falaises de dix mètres de haut, par contre pas les barrières d'un mètre ? Bref.
Donc setting simplifié et condensé, gameplay aux fraises, réalisation pétée ? Qu’est ce qu’il reste ? Bah rien, c’est juste insupportable ! Mais comme d’hab’ les fans vont adorer, mais qui pourra leur reprocher ? Après tout ce titre est fait pour eux.