A Plague Tale : Innocence, c'est l'histoire médiévale-fantastique d'une grande sœur protégeant son frère des rats, des hommes et de lui-même. Et c'est super.
Dire que le jeu d'Asobo est une révolution en matière de gameplay ne serait crédible qu'à travers la bouche de quelqu'un qui n'aurait pas touché à un jeu vidéo depuis au moins 15 ans. Car ce sont des niveaux d'infiltration finalement assez balisés qui vous seront proposés, avec quelques touches d'action, d'énigmes (faciles), de contemplatif, de craft, et de quelques malheureux moments de lutte contre le pathfinding de l'IA. Cela dit, A Plague Tale arrive à varier les situations de manière assez habile pour que la lassitude ne nous gagne pas. Au final, quand on se dit qu'on a adoré jouer à une mission d'escorte qui dure plusieurs chapitres, c'est que les développeurs ont fait un excellent boulot.
Mais ce qui le fait passer d'un jeu sympathique à une expérience spéciale, c'est son univers. Cette vision de la France du 14ème siècle ravagée par les rats et leur sinistre infection est crue, sans retenue, sublimée par une direction artistique maîtrisée et documentée. La puissance du moteur du jeu, la gestuelle des personnages ainsi que son harmonie avec le gameplay lui donnent un cachet indéniable pour lequel beaucoup de jeux a gros budget tueraient. Jamais je ne me suis senti exclu du jeu. Les plus capillotracteurs d'entre vous pourraient pointer du doigt certains instants de dissonance ludo-narrative, mais libre au joueur de les interpréter comme tel ou pas. L'excellent traitement des personnages fait facilement oublier le scénario finalement assez bateau de l'aventure. Les lieux communs sont vite expédiés, c'est déjà ça...
Je ne souhaite pas trop en dire sur le jeu parce que je déteste les critiques qui spoilent les moments cools dans les jeux, surtout en terme de mise en scène. C'est pour cela que j'insiste : amateurs de jeux narratifs, allez-y les yeux fermés.