J'ai pas pesté contre la peste.. mais contre Hugo.

En 134.. oh et puis vous connaissez déjà les bases, vous avez lu le synopsis non ?

Plague Tale nous amène dans une France ravagée par les anglais, la peste et les rats (surtout les rats) dans laquelle nous suivons Joël et Ellie..
Ah j'ai du me tromper de jeu ! En réalité si le jeu dispose d'une structure proche d'un The Last of Us auquel il est probablement souvent comparé, de part sa narration omniprésente, les interactions avec les personnages en passant à des endroits précis et son découpage par chapitre... je comparerais le duo principal Amicia-Hugo plus volontier avec Booker et Elizabeth de Bioshock Infinite.
Dans les trois cas la complicité n'est pas omniprésente mais l'émerveillement à outrance d'Hugo se rapproche vraiment de celui d'Elizabeth et forcera Booker/Amicia a couper ces derniers de leur découverte du monde pour les recadrer sur l'objectif. Cela donne tout de même droit à de petites scénettes sympathique et de bon goût pour développer un peu nos deux marmots.

Mais si ce duo est efficace il n'atteindra à mes yeux jamais la complexité proposé par les deux autres jeux sus-cités. Premièrement parce que Hugo est fatiguant, bien que justifié par son âge et sa condition il est parfois réellement dur à supporter, mais aussi parce qu'il n'évolue pas de l'aventure ce qui est quand même un peu préjudiciable pour un jeu du genre.
Amicia elle même n'évolue que très peu en devenant subitement une Ezio Auditore après 10 minutes de jeu, mais on la pardonnera donc volontiers grâce à sa force mentale et à son abnégation hors du commun. On aurait aimé un peu plus de développement du reste du casting cela dit qui sans être transparent.. mince je parle trop. Non mais j'aime bien Mélie quand même.

Le scénario lui aussi est relativement convenu et paradoxalement personnages comme scénario suffisent pour qu'on soit tenu en haleine par la petite dizaine d'heure de jeu qui nous est proposée.
Il est de ceux là où l'aventure vécue prime sur le reste et en mettant nos deux héros dans des situations toujours plus inquiétante et marquante le bébé d'Asobo Studio peut effectivement se targuer de nous proposer quelque chose de consistant en terme de visuels, jeux de lumière et de mise en scène. Mention spécial au passage nauséabond près de l'aqueduc. Les décors, j'y reviens, sont sublimes et les rues dévastées nous crispent dès qu'on ose s'imaginer la réalité auxquels les habitants étaient confrontés. Pour un double AA on est sur quelque chose de vraiment respectable malgré des visages "pas folichons" comme dirait mon bon vieux tonton.
La bande son suit elle aussi, bien étudiée elle colle parfaitement à l'ambiance oppressante du jeu.

C'est plus du côté du gameplay que certains râleront. Attention le jeu est largement jouable il n'y a aucun soucis à ce sujet, disons juste que les personnages sont assez lourd, l'IA ennemi pas très maline (même si les flèches des archers, elles, traversent certains murs) et que le gameplay peut s'avérer répétitif pour les moins patients.
Malgré tout avec les possibilités qu'il nous offre il se renouvelle suffisamment pour ne jamais vraiment être ennuyant bien aidé évidemment par la durée de vie respectable mais courte du titre. Tout juste ce qu'il faut !

Au final A Plague Tale : Innocence bien que léger en terme de gameplay et assez simpliste dans son histoire et ses personnages a de quoi séduire. Ses défauts sont vites pardonnés devant la sincérité du soft et la passion dont ont pu faire preuve les développeurs pour leur dernier né. De plus ces mêmes personnages restent attachants et les visuels ainsi que l'ambiance assez inédite (croisement de Hellblade et Dishonored ?) donnent au titre d'Asobo une réelle identité qui sera à terme peut être plus marquante qu'on ne le pense à l'instar de.. Life is Strange. Cocorico !
Ce genre de jeu coup de cœur en somme qu'il faut essayer pour savoir s'il nous plaira ou non et je ne regrette rien.

J'aurais bien mit deux trois petites claquounettes à Hugo quand même... Tant pis.