Alors, de base, c'est complètement ma came : un jeu lourdement narratif avec un univers post-apo et quasi pas de HUD, j'étais déjà un peu acquis à la cause.
Qui plus est, je suis aussi en plein open-world-fatigue, donc le seul fait de jouer à un jeu linéaire, à la durée de vie raisonnable (ie: moins de 30h), modéré et maîtrisé plutôt qu’exagérément ambitieux, ça m'emplit aussi de joie. Je n'avais pas complètement mesuré à quel point le jeu narratif en couloir me manquait mais pour fêter ça, j'ai enchaîné sur Metro 2033.
Pour commencer, je vais enfoncer une porte ouverte, mais le jeu est magnifique. C'est une véritable usine à fonds d'écran et j'ai d'ailleurs passé ma partir à utiliser le mode photo (avait de découvrir que par défaut, quand on prend une photo, ça ne cache pas l'interface du mode photo, ce qui est... étrange, non ? Qui voudrait prendre une capture d'écran des options du mode photo ?)
C'est plutôt bien écrit, même si vraiment trop manichéen, les personnages sont assez attachants (mention pour ce bourrin de Rodric), y a une ambiance de dingue et c'est déprimant à souhait (l'arrivée dans le bourg, après le prologue qui mettait déjà bien la pression, c'est un grand moment). Le fait que beaucoup de personnages meurent contribue à construire une tension permanente car on se dit qu'aucun d'eux n'est à l'abri, et c'est vraiment ce qu'il fallait pour une histoire aussi sombre que celle là.
[SPOILER]
Le seul bémol pour moi, et il est un peu gros quand même, c'est les méchants très méchants. J'aurais beaucoup aimé qu'il y ait une ambiguïté quant à la légitimités des motivations des uns ou des autres plutôt qu'une séparation radicale entre : l'inquisition, c'est les méchants, et les gosses sont les héros.
Du genre, l'inquisition qui essaye vraiment de sauver le monde et qui ne se comportent pas forcément comme des connards mais qui ont besoin de tuer le gamin pour fabriquer un antidote, ou un truc du genre. Et Amicia qui fait tout pour protéger son frère, sans vraiment comprendre des évènements qui la dépassent, et qui met des batons dans les roues des seuls personnes pouvant venir à bout de la peste. C'est brouillon, mais c'est juste un exemple.
Je trouve le jeu très bien rythmé, entre moments narratifs, infiltration et puzzle à rats, et il y a une belle progression quand on voit le chemin parcouru entre le début où l'héroïne est une victime totale et la dernière heure où on déchaîne des vagues de rats sur les pauvres inquisiteurs.
Dans l'ensemble, je trouve aussi que les divers systèmes fonctionnent super bien. L'infiltration m'a parue souvent trop linéaire, avec autant de liberté d'action que pendant le plateforming d'un Uncharted mais j'ai pris ça comme des petits puzzles et pas comme de l'infiltration systémique sandbox, donc ça m'a pas dérangé. J'ai juste parfois eu l'impression que c'était un peu rigide.
Ce côté puzzle se ressent un peu partout. On est souvent dans des environnements très étroits avec un truc spécifique à faire dont l’exécution n'est pas difficile, mais c'est quand même sympa à faire et je n'ai jamais eu l'impression de trop répéter la même chose car le jeu introduit de nouvelles mécaniques à un excellent rythme.
L'infiltration fonctionne bien, donc mais ce sont surtout les puzzles avec les rats qui rendent le jeu unique et c'est vraiment bien exécuté. Pas de gros défaut en ce qui me concerne, j'ai vraiment passé de super moments et je garderai absolument ce studio à l'oeil !