Vraiment, je ne comprends pas l’engouement autour de ce jeu, injustement présenté comme l’une des pépites de l’année. « A Plague Tale : Innocence » est à mes yeux une franche déception ! Chronique d’un jeu surcoté.
Les couloirs de l’ennui
Autant je ne comprends pas les joueurs qui critiquent les environnements cloisonnés, justement propices à un jeu narratif, autant, en l’occurrence, cette approche est totalement ruinée par un scénario trébuchant.
Si l’histoire débute sous les meilleurs auspices, très vite, elle s’étiole dans les affres de l’ennui. Le scénario, qui sombre dans un surnaturel grotesque dans son dernier tiers, se résume à une longue fuite monotone, propice à une série de séquences répétitives entre deux cinématiques peu exaltantes.
Héros en carton pâte
Si ce scénario manichéen et rachitique est problématique pour un jeu essentiellement narratif, les personnages, pour la plupart caricaturaux et mal écrits, accentuent le malaise. Mention spéciale à Hugo qui décroche sans peine la palme du personnage le plus irritant de ces dernières années. Une parfaite tête à claque qui agace en permanence, tant par ses réactions que par ses commentaires. Un constat probablement renforcé par un doublage vraiment risible. Je me gausse gentiment quand je lis, çà et là, sa prétendue qualité. Les voix sont, le plus souvent, surjouées, si bien que l’ensemble sonne rarement juste. Le passage au cours duquel Hugo et Amicia poussent une charrette en parlant de façon saccadée sous le poids de l’effort est, à ce titre, éloquent. Ce n’est hélas qu’un exemple parmi d’autres.
Gameplay d’un autre âge
Hélas, « A Plague Tale : Innonence » est aussi une réelle déception du point de vue du gameplay. Détourner l’attention des gardes, les assommer, casser des chaînes avec sa fronde, pousser un chariot, se cacher dans les hautes herbes, éviter les rats, trouver du feu : voilà globalement tout ce que vous serez amené à faire (sans oublier quelques mécaniques franchement inutiles, comme le craft). Le gameplay, en plus d’être minimaliste, tourne en boucle. Des séquences de course poursuite pénibles ponctuent des phases de cache-cache tout aussi ennuyeuses. On répète ad nauseam les mêmes actions, au rythme de die and retry parfois agaçants. Les checkpoints mal pensés et l’IA aux fraises des ennemis parachèvent l’agacement – ou l’ennui, c’est selon – qui nous gagne au fil des heures de jeu. Tiens, à ce sujet, notez que la durée de vie du titre est très satisfaisante. Hélas, « A Plague Tale : Innonence » nous rappelle que quand on n’a pas grand-chose à dire et à proposer, une durée de vie conséquente peut devenir un sérieux handicap.
Une réalisation satisfaisante
Un gameplay daté et répétitif, un scénario anecdotique, des héros sans saveur : « A Plague Tale : Innonence » sauve heureusement son honneur grâce à une réalisation globalement satisfaisante. Certes, le tout manque de finesse et de variété, mais force est de constater que le jeu tient la route, tant techniquement que graphiquement, en plus d’être soutenu par une direction artistique globalement efficace.
Les rats fuient le navire
Ce n’est évidemment pas suffisant pour sauver le titre du naufrage. Vieillot et répétitif, « A Plague Tale : Innonence » est une expérience aussi oubliable que dispensable.