Après le succès du premier, étroitement lié au Gamepass, les studios reviennent avec un second épisode d'A Plague Tale très attendu. Pour prendre mon cas personnel, A Plague Tale (comme Hellblade) a en effet été un jeu fondateur de ce service et de son esprit. Nous convaincre qu'on puisse y découvrir des jeux qui finissent par marquer notre expérience de joueur.
A Plague Tale premier du nom pouvait néanmoins se montrer irrégulier (des séquences de jeu plus ou moins ennuyantes). A Plaque Tale: Requiem efface pour moi des défauts que j'avais pu trouver à Innocence. En tout cas, ça correspond à mes attentes. La licence garde pratiquement tout de son gameplay d'origine, dont ses phases d'infiltrations (qui reposent essentiellement sur les grandes herbes) avec une IA "volontairement" permissive pour que ça puisse fonctionner (sinon, faut jouer à Hitman). Selon leur approche et attente du jeu, d'autres joueurs trouveront, à juste titre, beaucoup à redire sur ces points.
Personnellement, je veux simplement que le gameplay serve la narration. Et c'est pleinement le cas sur ce Requiem. Pratiquement tout est juste et relativement crédible. Malgré une soif de vengeance grandissante qui débute dans le Chapitre 3 (premiers frissons), Amicia reste une héroïne aux caractéristiques limitées, qui privilégiera souvent l'infiltration ou des attaques distantes au combat frontal dont elle n'oppose qu'une très faible résistance. Et ça, c'est pas un mal. Une ou deux courtes séquences (qui deviennent longues par ma médiocrité et le sous-équipement d'Amicia par ma faute) "médiocres" sont en trop. Quand on commence à devoir courir autour des adversaires, tout en gérant le menu circulaire des armes, et qu'on est forcé de tuer, ça devient contre-productif dans un jeu narratif qui n'axe pas ses qualités sur ces phases de jeu. Nos possibilités au combat sont trop limitées pour être intéressantes.
Malgré tout, je trouve que l'Histoire amène toujours assez bien les choses pour que les états d'âmes du moment d'Amicia soient respectés. Je pense au décalage entre la morale et les actes de la série Tomb Raider où on tue des ennemis par dizaine alors que c'est opposé à la morale et les intentions de Lara Croft. Ici, j'ai toujours validé les comportements des personnages qui bénéficient par ailleurs tous d'une écriture convaincante.
Parmi les autres plaisirs, le jeu n'a présenté AUCUN bug (du bug mineur au bug bloquant : RIEN.) de toute l'aventure. Je ne pensais même plus voir ça de mon vivant sur un jeu à son lancement. J'en reviens à l'immersion : elle est constante et excellente. Cela va de pair avec un level-design que j'ai trouvé bon puisque je ne me suis jamais retrouvé à vouloir franchir un chemin impénétrable. Et pourtant, le jeu donne à quelques moments l'illusion d'une certaine liberté. Il faut aussi dire que les voix françaises viennent nous aider si besoin. Les personnages n'hésiteront pas au cours des discussions, à naturellement (et sans se répeter) nous ramener vers le droit chemin. C'est cool quand on pense être bloqué, même si les raisons de l'être sont très faibles. Autres bonus particulièrement satisfaisant pour moi : pas de HUD, pas de collectibles à la con, pas de nécessité vitale à fouiller les environs pour collecter des matériaux, et qui nous forceraient à agir contre-nature dans l'environnement. On avance toujours de la façon la plus logique pour survivre.
Ensuite, et c'est sans doute le point le plus important d'A Plague Tale : Requiem, que ce soit pour le comparer ou non à Innocence : les environnements sont variés et tous époustouflants. J'ai pris claque sur claque. Finalement, la cassure dans l'immersion, c'est moi-même qui me la suis infligé en faisant en permanence des aller-retour dans le mode Photo pour admirer encore et encore les scènes et paysages qui se montrent à nous (voir mon thread). Quelle atmosphère !
Je lui reconnais des points critiquables. Avec des phases d'infiltrations et de combats moyennes à médiocres (pour les plus sévères d'entre-nous) : peut-on encore être un excellent jeu ? La question a la légitimité de se poser. Moi, je valide complètement A Plague Tale : Requiem. Un jeu pensé pour moi et ma façon de jouer. Attention néanmoins, si le premier a connu un succès fulgurant, Asobo a peut-être un peu oublié les joueurs qui auraient voulu se lancer directement avec ce Requiem. On débute ce dernier sans transition, pas facile de rentrer dans l'Histoire ainsi. Et surtout que les 2-3 premiers chapitres sont de loin les moins percutants des 17 proposés (alors qu'Innocence démarrait fort). Sans ma confiance préalable envers la licence, j'aurais pu abandonner Requiem à cet instant.