Renouveau du genre
Découverte inattendue sur le gamepass, Against the Storm revêt à première vue tous les apparats d’un jeu de gestion/city building comme il en existe tant d’autres : construction de bâtiments,...
le 20 sept. 2024
Après pas loin de 75 heures de jeu, il est temps pour moi de donner mon avis sur ce bijoux d’Eremite Games. Nous sommes clairement à une époque où les développeurs croisent les genres pour donner des titres hybrides. Cela fait des années que je fais des critiques/avis sur les jeux vidéo et je me rends compte que systématiquement, il faut expliquer au lecteur, à l’éventuel curieux intéressé par le titre en question qu’il est face à une œuvre protéiforme. Oui, Against the Storm fait partie de cette « mode » actuelle consistant à prendre des éléments de gameplay d’un genre bien marqué pour les croiser avec d’autres. Ainsi, Against the Storm s’apparente à un jeu de construction de ville croisé avec des éléments de gestion de ressources poussés et un enrobage global de rogue-lite. Dis comme cela ça ne vend pas du rêve et demeure très flou.
Dans Against the Storm, vous incarnez un colon qui doit ramener des sceaux magiques à la capitale, la Cité Incandescente, et approvisionner en ressources variées la Reine mère qui y vit. Pour cela, il faudra créer des colonies, plusieurs colonies (une colonie = une partie), sur une carte générale développée dans le menu du jeu, développer votre base et survivre à la pluie battante synonyme ici de diverses malédictions, sévices et autres souffrances pouvant vous mener à la défaite. Chaque colonie qui survivra dans ces forêts impénétrables et hostiles serviront de jalons, d’étapes vers les différents sceaux et vous octroieront des matériaux uniques. Ces matériaux serviront en retour à améliorer la fameuse Cité Incandescente qui, elle-même, vous donnera ainsi des bonus permanents très utiles pour vos futures parties, vos nouvelles colonies. Un système de cycle, symbolisé par une ligne temporelle en bas de l’écran, vous imposera d’obtenir les sceaux dans un certain délais, accentuant ainsi l’aspect définitif de chacune de vos parties. En d’autres termes, vous ne pouvez pas mettre une plombe à atteindre les objectifs, à jouer vos colonies, il faut être pragmatique et efficace, gagner promptement. Par ailleurs, ne pas confondre vitesse et précipitation, car perdre une colonie, échouer, fait bien évidemment avancer ce cycle. A la fin de cycle que se passe-t-il ? Une nouvelle carte est générée autour de la Cité Incandescente, vos colonies disparaissent (mais la progression générale est sauvegardée comme dans tout rogue-lite) il vous faudra dès lors repartir en direction des fameux sceaux pour tenter, cette fois-ci, de le récupérer avant la fin du cycle. Voilà l’idée générale, maintenant comment cela s’articule-t-il ?
La description au-dessus décrit en quoi Against the Storm ressemble à un rogue-like puisque l’on constate que l’on peut améliorer hors partie, donc dans les menus du jeu, des éléments qui serviront à faciliter l’installation de vos futures colonies et qu’il y a donc une continuité finalement entre toutes vos parties de la première heure de jeu jusqu’à la dernière. Une fois ces éléments compris, il faut se pencher sur la partie construction, développement des colonies qui est le cœur du gameplay d’Against the Storm. Premièrement, on choisit l’emplacement sur la carte de sa futures colonies, l’emplacement n’est pas anodin car il coïncide avec des événements positifs ou négatifs (sous forme de passifs en jeu) qui interfèreront au cours de la partie, l’emplacement coïncide également avec la nature du biome qui vous attend : bois royaux, marais, bois royaux maudits, verger carmin, forêt corallienne etc. Les colons arrivent ensuite sur une carte et c’est là que débute véritablement le jeu. L’objectif à ce moment-là est de satisfaire la Reine mère, une barre bleue et rouge symbolise son niveau d’impatience et de satisfaction tout au long de votre partie. Si la barre se remplit au maximum en bleu, félicitations, vous avez gagné la partie, la colonie a accompli sa divine mission, vous avez répondu aux exigences de la Reine mère, retour au menu, développement de sa cité, enchaînement avec une autre mission pour tenter d’obtenir les fameux sceaux. Si en revanche la barre d’impatience se remplit au maximum, vous avez perdu la partie, retour aussi sur la carte du jeu dans le menu, pas ou peu de ressources gagnées, vos chances d’obtenir un sceau s’amenuise car le cycle ne dure pas éternellement comme vu plus haut. Au cours d’une partie, l’idée est donc de jongler entre toute une kyrielle de bâtiments de fabrications pour développer votre économie et satisfaire vos villageois. Chaque bâtiment se spécifie dans plusieurs ressources : planche en bois, tissu, tuyau en cuivre mais aussi viande séchée, tarte aux fruits, poterie, résine, lingot de cuivre etc. Ces éléments serviront à fabriquer d’autres objets plus complexes ou bien pour vous aider à explorer la carte en échangeant ces objets contre une « action ». Tous les bâtiments sont dotés d’un système de notation de 1 à 3 étoiles permettant de savoir s’il est rentable ou non de fabriquer la fameuse ressource (1 étant pas ou peu rentable et 3 étant la rentabilité et efficacité maximale), l’objectif étant de tomber sur la bonne construction proposant un rendement maximal.
En effet, dans Against the Storm il est important de noter que vous ne gérer pas vos unités au sens STR du terme, pas de micro gestion. Elles se déplacent seules en fonction de leur disponibilité ou des tâches que vous avez en attente : construction, récolte de ressource, ouverture de coffre, élimination d’un bâtiment ou unité ennemi etc. Il est également important de noter qu’une partie d’Against the Storm, c’est jouer avec une part d’aléatoire. Au début du jeu, vous démarrez avec une sélection de bâtiments basiques mais pour créer des ressources complexes, il faudra compter sur votre capacité à satisfaire la Reine mère ou sur votre chance. Comme dans beaucoup de Rogue lite, l’augmentation du potentiel du joueur, sa capacité à gagner une partie s’incarne par une grande variabilité des compétences qu’il est en mesure de récolter au cours du jeu. Parfois on fait de très bonnes parties car la chance est avec nous et inversement. L’objectif étant de jouer beaucoup pour diminuer cette variabilité en maîtrisant le hasard. Pour Against the Storm, c’est pareil. Au départ, vous ne maîtrisez pas totalement l’aléatoire qui vous octroiera le bâtiment essentiel pour récolter telle ressource ou pour optimiser votre rendement. C’est ainsi qu’il faudra littéralement jongler entre découverte, exploration de la carte, fabrication des objets, satisfaction des besoins de vos citoyens, sélection et construction des bâtiments les plus pertinents, gestion de son économie avec les fameux marchands etc. Against the Storm est un jeu très complet, relativement stratégique et qui demande pas mal de concentration pour en venir à bout, surtout à partir de la difficulté vétéran. La grande force du titre d’Eremite Games, c’est qu’il parvient malgré l’aléatoire, malgré la difficulté de certains biomes à ne jamais vraiment pénaliser le joueur. On peut toujours s’en sortir en réduisant le hasard, en contournant certaines problématiques par exemple : vous avez besoin d’une ressource capitale pour détruire une menace avoisinant votre village, si vous n’êtes pas en mesure de la fabriquer, vous pouvez fabriquer une autre ressource coûteuse pendant ce temps, attendre la venue d’un marchand dans votre ville, vendre cette ressource coûteuse en échange de pièces d’or et espérer que celui vende bien la ressource capitale vous permettant de neutraliser l’adversaire. C’est un exemple, mais on peut procéder de moult manières différentes notamment en jouant avec la sélection de bâtiments aléatoires qui vous sera proposée au fur et à mesure de la partie.
Après relecture de ma critique, je me rends compte que je donne assez peu mon avis finalement et que c’est très technique voire incompréhensible si l’on n’a jamais joué au jeu. Against the Storm est tellement unique qu’il m’est apparu indispensable de tenter d’expliquer ses mécaniques de gameplay hybrides mêlant jeu de construction classique et rogue lite. En ce qui me concerne, je considère ce titre comme un chef d’œuvre, ni plus ni moins, pour peu que vous appréciiez le genre. Difficile de se lasser tant les parties sont intéressantes, tant le jeu devient addictif. Récemment j’ai lancé Anno 1800 d’Ubisoft dont on pourrait faire des rapprochements avec Against the Storm. Ce sont deux jeux où l’idée principale est de faire du commerce, de fabriquer une pléthore de ressources pour agrandir, développer votre colonie. J’y ai joué 4 ou 5 heures avant décrocher. De la merde atomique en comparaison avec ce bijou indépendant. Par ailleurs, l’OST du jeu est une tuerie jouant sur la mélancolie, il se dégage une atmosphère unique notamment en orientant son univers autour d’un système de pluie tantôt positive pour votre colonie, tantôt dangereuse… La direction artistique est superbe, j’aime beaucoup l’allure des personnages anthropomorphiques, bref que du positif en ce qui me concerne. Si vous hésitez, sachez qu’une démo gratuite est disponible sur Steam. Enfin, le jeu est sorti de sa phase beta en fin d’année 2023 mais il reste toujours en constante amélioration à l’heure actuelle, nous sommes à la version 1.3 depuis le 23 avril 2024. Une tonne de contenus a été ajouté. Cela fait du bien de savoir que les développeurs sont à l’écoute de la communauté. Très très bon jeu gestion ! Merci Eremite Games.
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Créée
le 27 avr. 2024
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