Quelle chance pour un jeu que de faire partie de la célébrissime lignée des Age of Empires.



Le tout premier Age of Empires sorti en 1997 (juste pour nous faire peur, rappelons nous que 1997 c'est déjà quinze ans derrière nous) nous proposait de traverser les quatre ages (pierre, outil, bronze, fer) en choisissant d'incarner une civilisation parmi douze disponibles des grecs au Gojoseon en passant par les Assyriens. Du choix en veux tu en voilà!
Ensemble Studio sans rien inventer de nouveau perfectionne et approfondit les mécanismes de Warcraft et de Dune, en choisissant d'écarter à dessein la micro gestion en affaiblissant considérablement son intérêt.
La passion historique qui anime les créateurs du jeu se ressent et les campagnes proposées sont dignes d'un véritable cours d'histoire.




Deux ans plus tard Age of Empires : The Age of Kings sort et frappe un grand coup, progression graphique, identités culturelles reconnaissables, factions plus distinctes et une campagne remarquable avec des doublages en français!
Changement d'époque pour cet opus, il s'agira d'explorer l'ère médiévale des vikings jusqu'aux japonais en ajoutant les mayas si l'on se procurait l'extension! Un jeu culte aux mécanismes bien rodés qui posent les bases du jeu de stratégie casual pour les passionnés d'histoire. (Oui, fan de Medieval Total War, je parle de toi)


Age of Mythology viendra ébranler la perfection du travail fourni par les gars d'Ensemble Studio. Le jeu se veut un spin off qui exploite le succès de la licence, mais malheureusement, disparaissent la variété des civilisations, leur équilibrages, la pertinence historique. Bon, ok, on gagne des grosses unités mythologiques de ouf, mais le jeu se veut plus tape à l’œil. Sans être un mauvais jeu, AOM n'est qu'une exploitation du succès mérité de ses prédécesseurs.



Age of Empires III pourrait, du moins l'espérait on relancer la série en explorant la période historique de la découverte de l'Amérique jusqu'à la révolution industrielle. L'introduction des armes à feu et la généralisation des unités à distance change le style de combat auxquels nous étions habitués jusqu'ici. Sans parler de corruption, il faut remarquer que le soucis de réalisme et de véracité historique l'emporte sur un équilibrage qu'on croyait connaitre entre infanterie - archer - chevalerie. Le travail le plus impressionnant est sans conteste fourni sur les graphismes qui sont, du moins à l'époque, très fins. Le moteur physique n'est pas en reste. Bref, vous l'aurez compris, AOE III est bon, très bon, sans doute, mais je n'ai pas su l'apprécier à sa juste valeur, ayant gouté entre temps à Starcraft et Warcraft.

Jusqu'ici on peut voir que le défaut majeur des AOE c'est leur difficulté à se renouveler et à adapter avec réussite des recettes inventées ou développées avec les premiers épisodes.

En un sens, Age of Empire Online souffre des mêmes lacunes. Si les éléments fondamentaux du gameplay sont plutôt agréablement réussis, le tout souffre d'un manque criant de nouveautés et nous avons très simplement l'impression de jouer à un AOK cartoon.
Le modèle économique adopté qui plus est est assez nul puisqu'il s'inspire du free-to-play. C'est ce que l'on appelle un freemium, c'est à dire que l'on peut jouer gratuitement et que l'argent investi sert à débloquer des fonctionnalités avancées du jeu. Le hic c'est qu'en réalité, les fonctionnalités avancés n'ont rien de ouf ni de magique et qu'elles sont des atouts quasi indispensables pour progresser dans le jeu. Bref, une fois que tu as joué deux heures au jeu et que tu commences à le trouver sympa, tu te rends compte que si tu ne raques pas, tu vas pas passer à coté de pas mal de choses. Bien sur, le prix d'un élément débloquable n'est pas très élevé, mais en additionnant le prix de tous les contenus payants, ça peut revenir cher, trop cher pour un jeu comme celui ci. 1200 Microsoft Points (14 euros) une civilisation, pour quatre civilisations ça fait un jeu à 80 euros. LOL. Le prix a été revu à la baisse à 800 Microsoft Points, avec des promotions qui peuvent descendre la civilisation à 400 Microsoft Points, ça devient presque honnête.
Les campagnes prévues pour les civilisations sont longues mais pas toujours intéressantes. Qui plus est, seul le début de la campagne dépend de votre civilisation, ensuite, c'est un tronc commun. Répétitif quoi. Mais vous plaignez pas, les Perses n'ont même pas de campagne à eux.
Les civilisations en elles mêmes sont plutôt marrantes et bien distinctes les unes des autres. Malheureusement elles ne sont pas toutes équilibrées pour le PVP. Bouh. Mais pour ça y'a Starcraft II.
La dernière mise à jour, concernant l'arrivée des Celtes semble être un peu plus sérieuse et comporte un grand nombre de correctifs, les développeurs seraient donc conscients d'un certain nombre de problème ce qui est plutôt bon signe. Cette nouvelle civilisation semble également apporter un certain nombre de nouveautés au gameplay. Une mise à jour assez intéressante donc, qui pourrait relancer l'intérêt d'un free-to-play pas si mauvais, mais un peu fainéant.

Créée

le 21 août 2014

Critique lue 823 fois

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