Des concurrents trop puissants.
Alan Wake n'a pas la classe intégrale de Max Payne. Alan Wake n'a pas la folie géniale de Deadly Premonition. Alan Wake n'a pas la cérébralité abyssale de Silent Hill. Alan Wake n'a pas la teneur infernale de Resident Evil 4. Pourtant, Alan Wake est parvenu à me faire penser à toutes ces perles vidéo-ludiques, sur lesquels j'ai passé de grands moments.
Alan Wake aurait presque pu être un BTA, ses affrontements frénétiques et répétitifs sont au centre du jeu, et ils sont très réussis (je casse le bouclier des possédés avec ma lampe-torche, je tire, j’envoie des grenades incapacitantes, j’esquive les attaques avec un joli ralentit…etc…) il est juste très dommage, que le combat au corps à corps avec les ennemis soit carrément inexistant. Alan Wake aurait presque pu être un Survival, mais l'abondance de ses munitions et le "die & retry" (je rejoue tout de suite de la ou je suis mort) le rendent trop facile, sans parler des énigmes, il n'y en a absolument pas. Alan Wake n'est pas un jeu d'enquête non plus, comme on est libre de mener dans Deadly Premonition. Pourtant, Remedy aurait pu reconsidérer le cas d’Alan Wake. Le système de progression de l’aventure est calqué sur celui de leur premier enfant, Max Payne. Et c’est fort dommage. Avec une telle histoire sur cet écrivain torturé, incapable de savoir si ce qu’il voit est réel ou pas, on aurait tenu un petit chef-d’œuvre. Parce-que Remedy n’a certainement pas pris les risques qu’il fallait, parce-que leur développement a été incroyablement long (le premier trailer date de 2005, le jeu est sorti en 2010), parce-que l’histoire est réussie mais lassante, les personnages bien trop stéréotypés, l’univers sous-exploité, Alan Wake peut juste prétendre au titre d’œuvre bien calibrée, avec des effets spéciaux (vent et lumières) excellents. Mais c’est à peu près tout. On ne cesse de penser durant les phases ultra répétitives du titre de Remedy, que les concurrents d’Alan Wake sont tout simplement trop puissants pour lui.
Dernier petit point négatif du jeu, les pages à ramasser sur sa route. On se sent obligé de les lire, pourtant, elles n’ont de cesse de nous sortir de l’ambiance sombre du jeu. L’écriture est belle, l’idée de nous raconter des évènements antérieurs ou futurs du jeu est bonne, mais au bout d’un moment, c’est simplement chiant de plonger de cette lecture qui ne nous apprend finalement pas grand-chose.