Peut-être LA grande surprise de 2023, en ce sens que l'œuvre tient sans problème tête aux plus grosses sorties de l'année et qu'il est la suite de Alan Wake premier du nom, un jeu à la renommé relativement modeste. Autant dire qu'on attendait peu de cette suite sortie -presque- de nulle part, mais le constat est selon moi le suivant : si tant est qu'on puisse le mettre pleinement dans cette catégorie de survival horror, Alan Wake 2 rejoint sans peine les grands "2" du genre, à savoir Resident Evil 2 et Silent Hill 2.
Je commencerai par dire d'abord qu'il est indispensable de faire le premier jeu, ses DLCs et le second DLC de Control, AWE, pour pleinement savourer cette suite, qui s'inscrit comme une suite au Remedy's universe plus que comme une suite au premier jeu.
Les qualités du titre étant nombreuses, il sera plus court de parler des défauts que je retiens et qu'il garde du premier jeu : quelques longueurs dans l'aventure, peut-être que 5 à 10% du jeu auraient pu être écourté, mais cela est très subjectif. Moins subjectif malheureusement : les gunfights, et plus spécifiquement la dimension "détruire le bouclier avant d'attaquer"; il faut grossomodo casser une protection avant de pouvoir pleinement blesser les ennemis, et même si cela est raccord avec le lore et moins pénible que dans le premier, ça reste relativement moyen, sans être mauvais, mais si on ajoute l'esquive pataude et le feeling relativement peut-mieux-faire des armes (ça se veut RE tps dans l'âme mais y'a encore du boulot pour arriver à ce stade), alors l'expérience gameplay pur pourrait décevoir.
Mais, comme une énième preuve que "un jeu vidéo, ce n'est pas QUE un gameplay", le dernier né de Remedy transcende ses zones d'ombre avec la maestria d'un savoir faire absolument bluffant tant dans la mise en scène, dans l'ambiance, dans l'univers.
Alan Wake 2, c'est quoi concrètement ? Un duel entre un écrivain et une entité surnaturelle. Même contexte que le premier jeu, nouveaux acteurs : Alan Wake, ledit écrivain, et l'ombre noire, ladite entité, se font maintenant face (pour grandement simplifier et surtout pour éviter le moindre spoil) en utilisant des intermédiaires : Saga Anderson, agent du FBI, venu enquêter à Bright Falls, lieu emblématique du premier jeu, au sujet d'une série de meurtres ayant possible lien avec la disparition de l'écrivain, et du côté bad guy, Grincement ou Scratch, faisant office de double maléfique psychopathe.
Sans vouloir être trop descriptif et en vous laissant un maximum de surprise, on dira que le jeu est structuré en deux phases, celle de Wake qui évolue dans un New-York inquiétant et psychédélique et qui vous offrira des moments artistiques de hautes volées et la possibilité de modifier certains pans de la réalité et celle de Anderson, beaucoup plus terre à terre mais peut-être, je trouve, plus intéressante (ou plus riche ?) ludiquement, avec entremêlement de moments narratifs, d'étapes de recherche, d'énigmes, le tout dans un cadre que je qualifierai de "metroidvania-lite" (on sent l'héritage de Control). Quelque soit l'ordre des phases que vous choisirez pour faire avancer l'intrigue globale, le tout avance harmonieusement, sans -trop- de temps mort, même les collectibles ont du sens et donne une motivation (et du sens) à l'exploration.
Est-ce suffisant pour mériter autant d'éloge ? Non, mais ce "truc" (qu'on appelle "âme" je crois) qu'il a en plus, suffit à mon sens à propulser le jeu au rang des grands, un ensemble d'éléments maitrisés qui passeront par son esthétique, son style, sa classe, ses musiques, tout le soin et l'amour apporté par les acteurs (il y'a du FMV!) font du jeu un expérience unique.
Plus qu'un grand jeu de 2023, un jeu qui fera date et qui sera surement vu comme un classique dans les années à venir.